Bon ou mauvais cholestérol ? La question n’est pas vraiment là : tout est question d’équilibre ! Vincent Pongérard, médecin généraliste à La Réunion, nous donne toutes les clés pour mieux comprendre ce qu’est vraiment le cholestérol.

Contrairement à ce que l’on croit souvent, le cholestérol est essentiel au bon fonctionnement de notre organisme. Mais un excès peut avoir de graves conséquences sur notre santé cardiovasculaire. De quoi s’agit-il exactement ? Pourquoi parle-t-on de « bon » et de « mauvais » cholestérol ? Quels sont les risques liés à une hypercholestérolémie (excès de cholestérol) ? Comment protéger notre santé ? Toutes les réponses sont ici !

Le cholestérol : indispensable, mais pas en excès

Le cholestérol est une molécule grasse indispensable pour notre organisme : il entre dans la composition des membranes cellulaires et joue un rôle clé dans la production d’hormones. Mais quand il est présent en excès, il devient un ennemi de notre santé.

Alors, bon ou mauvais cholestérol ? En réalité, il n’y en a qu’un ! On devrait plutôt parler des transporteurs qui permettent au cholestérol de circuler dans notre sang.

  • Le HDL, surnommé « bon cholestérol », transporte le surplus de cholestérol vers le foie pour élimination. Pour être en bonne santé, son taux doit être supérieur à 0,5 g/l.
  • Le LDL, ou « mauvais cholestérol », favorise les dépôts graisseux dans les artères, augmentant ainsi les risques cardiovasculaires. Un « bon » taux dépend de la personne : quelqu’un qui n’a pas de risque cardiovasculaire devra avoir un taux inférieur à 1,6 g/l. Plus le risque est élevé, plus le taux doit être bas (on ciblera 0,5 g/l)
  • Les triglycérides, également présents dans le sang, sont des graisses issues de l’alimentation (sucres, « mauvaises graisses » et alcool notamment) et de la synthèse par le foie. Un excès peut aggraver les risques : leur taux ne doit pas dépasser 1,5 g/l

L’essentiel pour être en bonne santé est d’avoir un équilibre entre ces 3 valeurs. Pour ça, suivez les recommandations de votre médecin !

D’où vient le cholestérol ?

La majeure partie du cholestérol est synthétisée par le foie. Le reste provient de l’alimentation.

Les aliments qui favorisent le cholestérol sont les graisses « saturées », c’est-à-dire essentiellement les graisses animales présentes dans les viandes grasses, la charcuterie, les graisses laitières (beurre, crème, fromage).

Certains acides gras « trans », principalement présents dans des produits industriels, souvent avec l’intitulé « graisses végétales hydrogénées », sont également responsables de la production de cholestérol. Il s’agit notamment des biscuits, et de tous les aliments ultra-transformés.

L’athérosclérose : une conséquence silencieuse de l’hypercholestérolémie

Un taux élevé de LDL favorise la formation de plaques d’athérome. Ces dépôts gras rétrécissent progressivement les artères et réduisent le flux sanguin vers les organes, qui fonctionnent alors moins bien.

Cette pathologie, appelée athérosclérose, peut évoluer de deux façons, entraînant différentes complications :

  • la croissance lente de la plaque d’athérome entraîne un essoufflement, des maux de tête, des vertiges, des douleurs dans les jambes qui peuvent par exemple faire boiter de manière intermittente,
  • la rupture brutale de la plaque entraîne la formation d’un caillot appelé thrombus. En bloquant la circulation du sang, le thrombus provoque un infarctus du myocarde s’il est localisé dans une artère coronaire, ou un accident vasculaire cérébral (AVC) s’il est localisé dans une artère carotide.

Quels sont les risques à La Réunion ?

À La Réunion, bien que les chiffres précis sur le cholestérol soient rares, les maladies cardiovasculaires représentent une préoccupation majeure. Selon l’Observatoire Régional de Santé (ORS), les AVC et infarctus sont parmi les premières causes de mortalité sur l’île : « plus d’1 décès sur 4 est dû aux maladies cardiovasculaires ». Par ailleurs, on meurt 30 % plus souvent de maladie cardiovasculaire à La Réunion qu’en métropole, et on en meurt plus souvent avant 65 ans.

Cette surmortalité peut en partie être attribuée à l’hypercholestérolémie, qui est un facteur de risque reconnu de maladie cardiovasculaire.

Prévenir les risques avec une alimentation anti-cholestérol

Adopter une alimentation équilibrée peut faire toute la différence ! Voici quelques pistes :

  • consommer régulièrement des fruits et légumes variés (à chaque repas), des poissons et autres produits de la mer, des légumineuses (tous les grains : lentilles, pois du Cap, etc.),
  • limiter fortement les graisses saturées, qu’on trouve dans la charcuterie, les fromages gras, les viandes rouges : on leur préfèrera la volaille,
  • privilégier les graisses insaturées, notamment l’huile d’olive ou l’huile de colza.

L’alimentation « méditerranéenne », bien que différente des traditions réunionnaises, reste une référence pour réduire les risques cardiovasculaires !

Quand un traitement médicamenteux est-il nécessaire ?

Dans certains cas, une alimentation équilibrée ne suffit pas. Si le taux de LDL reste élevé et si le risque cardiovasculaire est important, les médecins prescrivent souvent des statines, qui réduisent la production de cholestérol par le foie.

Ces traitements sont efficaces mais doivent toujours être accompagnés d’un suivi médical régulier.

5 conseils pour votre quotidien

  • Demandez un bilan lipidique annuel complet à votre médecin
  • Adoptez une activité physique régulière : la marche rapide ou un bon maloya peuvent faire des merveilles !
  • Réduisez votre consommation d’alcool et de sucres rapides.
  • Réduisez votre consommation de graisses saturées
  • Tournez-vous vers l’alimentation « méditerranéenne »

*https://www.ors-reunion.fr/IMG/pdf/tb_orsoi_mcv_reunion_2017.pdf

Tous nos articles sont rédigés avec l’aide de professionnels de santé de La Réunion.