À La Réunion le diabète est très présent. Deux types de diabète se distinguent : les risques à long terme sont les mêmes mais ils ne touchent pas les mêmes personnes. Comment distinguer diabète de Type 1 et 2 ? Explications. 

Le diabète de type 1

Le diabète de Type 1 a la particularité de se déclarer souvent chez des patients très jeunes, dès l’enfance ou l’adolescence. Près d’une fois sur deux, le diagnostic a lieu avant l’âge de 20 ans. En France, il représente moins de 10 % des cas traités. 

À l’origine, le pancréas

Le pancréas est un organe vital qui se situe à l’arrière de l’estomac. L’une de ses fonctions est de réguler la quantité de sucre dans le sang en libérant deux hormones, l’insuline et le glucagon. Pour faire simple, on peut dire qu’en libérant l’insuline, le pancréas fait baisser la glycémie. En libérant au contraire le glucagon, il augmente la glycémie.

Chez le diabétique de Type 1, le pancréas ne fonctionne pas bien : il ne sécrète pas d’insuline. Cette panne est due à une réaction anormale de l’organisme qui détruit les cellules du pancréas chargées de fabriquer l’insuline.

Une réaction auto-immune

Le diabète de Type 1 est une maladie dite « auto-immune ». Les maladies auto-immunes sont des dérèglements du système immunitaire qui retourne les défenses de l’organisme contre lui-même. Notre corps s’attaque alors à ses propres cellules, et les détruit.

Dans le cas du diabète de Type 1, ce sont les cellules du pancréas chargées de fabriquer l’insuline qui sont visées. Leur nombre diminue et le corps produit moins d’insuline. Lorsque 80 % de ces cellules ont été détruites, les symptômes apparaissent. L’organisme n’est plus en mesure de réguler la quantité de sucre dans le sang, ni d’approvisionner correctement les muscles en énergie.

INSULINODÉPENDANCE

Le pancréas des diabétiques de Type 1 ne produit pas l’insuline dont le corps a besoin pour fonctionner normalement. Par conséquent, les diabétiques de Type 1 ont besoin d’insuline pour vivre. C’est pourquoi on dit qu’ils sont “insulinodépendants”.

Cette insuline peut être délivrée au moyen d’injections quotidiennes, mais de plus en plus souvent,  les personnes sont équipées d’une pompe à insuline qui permet de distribuer de manière continue l’insuline (débit de base) et des bolus d’insuline au moment des repas. Cela permet une plus grande liberté dans la vie quotidienne. La nouveauté est la boucle fermée qui permet de diminuer la charge mentale des personnes vivant avec un diabète de type 1. En 2024, environ 2000 personnes (Hexagone + Réunion) sont équipés de ce système qui comporte une pompe à insuline qui dialogue avec un capteur de glucose de façon à maintenir la glycémie à 1g avec moins d’hyper et d’hypoglycémie. 

Quelle est l’origine de la réaction qui provoque la destruction des cellules à insuline dans le diabète de Type 1 ? Des recherches intensives sont en cours. Elle pourrait être due en partie à des facteurs génétiques, à des infections virales ou à des toxines. Pour en savoir plus sur les maladies auto-immunes, vous pouvez consulter le dossier de l’Inserm sur ce sujet : Maladies auto-immunes | INSERM. 

Le diabète de Type 2

C’est de très loin le diabète le plus répandu, celui dont souffrent 92 % des diabétiques réunionnais. Également appelé « diabète gras », il touche essentiellement des personnes de plus de 40 ans.

Les deux causes majeures de cette maladie sont une production insuffisante d’insuline par le pancréas, et une résistance des cellules aux effets de l’insuline.

Une insuline inefficace ou insuffisante

Contrairement aux diabétiques de Type 1, les diabétiques de Type 2 sécrètent beaucoup d’insuline au début de la maladie. Mais elle ne remplit pas bien son rôle, qui est de faire pénétrer le sucre à l’intérieur des cellules de notre corps pour les alimenter en énergie. 

On parle d’insulinorésistance. Ce phénomène est lié à l’excès de graisse abdominale, c’est une forme de graisse au niveau du ventre qui impacte :

  • le pancréas et favorise le diabète type 2,
  • le foie et donne la maladie du foie gras ou stéatose,
  • le cœur et les vaisseaux et favorise les maladies cardiovasculaires.

Une aggravation progressive

Comme dans toutes les formes de diabète, le sucre qui ne peut être utilisé par les cellules augmente dans le sang.

  • Au-delà de 1g10 c’est le stade de pré-diabète. 
  • Au-delà de 1g26 c’est le diabète. 

Au stade de diabète, il ne s’agit plus seulement d’insulinorésistance, il s’agit aussi d’un déficit en insuline ; quand le diabète est récent et la glycémie peu élevée, il est possible de soigner le pancréas en améliorant son mode de vie et sans médicament. 

À retenir dans cet article

  • Dans le diabète de Type 1, le corps ne produit plus d’insuline. Pour vivre, la personne a besoin d’insuline. 
  • Dans le diabète de Type 2, quand le diabète est récent, le corps produit encore de l’insuline mais elle est peu efficace . Le déficit en insuline s’aggrave avec le temps, surtout quand le diabète est négligé. 
  • Dans les deux cas, la maladie provoque une augmentation de la quantité de glucose dans le sang. Cette hyperglycémie a, sur le long terme, des effets graves sur la santé.
  • Le diabète type 1 et le diabète type 2 sont deux maladies très différentes. L’un n’est pas plus grave que l’autre ; en revanche le diabète de type 1 demande beaucoup d’auto-soins et peut entraîner une charge mentale importante. La prise en charge permet à chaque personne de trouver des solutions de façon à vivre en santé et de poursuivre ses projets. 

Sources

Qu’est-ce que le diabète de type 1 ?— Ameli Santé

Le diabète de type 1 — Inserm

Le diabète de type 2 — Eureka Santé par Vidal

Les chiffres du diabète en France — Fédération des diabétiques

Observatoire Régionale de la Santé — Océan Indien

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Tous nos articles sont rédigés avec l’aide de professionnels de santé de La Réunion.