À l’origine de 300 décès chaque année à La Réunion, l’accident vasculaire cérébral survient lorsque la circulation du sang à l’intérieur d’une partie du cerveau ne peut plus se faire normalement. Explications.
Chaque année, près de 700 Réunionnais sont admis en Affection Longue Durée suite à un accident vasculaire cérébral. Mieux connues sous le nom d’AVC ou d’attaques cérébrales, ces affections sont également à l’origine de plus de 300 décès dans notre île. Une situation d’autant plus préoccupante que la moitié de ces décès interviennent avant l’âge de 65 ans, une proportion deux fois supérieure à la moyenne française.
QU’EST-CE QU’UN AVC ?
Le cerveau possède de nombreuses cellules spécialisées, appelées neurones. Pour bien fonctionner, et même pour survivre, ces neurones ont besoin d’un apport sanguin ininterrompu.
Lors d’un accident vasculaire cérébral, communément appelé « attaque cérébrale », une partie du cerveau est brusquement privée de sang. Cet arrêt de la circulation sanguine empêche alors les neurones de recevoir un apport suffisant en oxygène et en éléments nutritifs. Ceci entraîne la mort cellulaire au niveau de la zone du cerveau atteinte et l’apparition de symptômes correspondants.
La gravité de l’accident vasculaire cérébral va dépendre de la localisation et de l’étendue de la zone cérébrale endommagée.
LES MÉCANISMES DE L’AVC
On distingue deux types d’AVC : les accidents ischémiques et les accidents hémorragiques. Quelles sont les différences, et quels sont les points communs ? Comment fonctionnent-ils ?
LES AVC D’ORIGINE ISCHÉMIQUE
Ils représentent 80% des AVC. Dans leur cas, l’interruption de la circulation est due à un caillot de sang coagulé qui bouche une artère à destination du cerveau.
La cause principale est l’athérosclérose, c’est-à-dire une accumulation de dépôts de cholestérol sur les parois des artères. Ces dépôts se durcissent progressivement et forment des plaques d’athérome qui rétrécissent le diamètre des artères et favorisent la formation du caillot de sang.
Dans certains cas, c’est un fragment de plaque d’athérome qui se détache d’une artère et qui va aller obstruer une autre artère à l’intérieur du cerveau.
Parfois, l’origine de l’AVC ischémique provient de la formation d’un caillot sanguin à distance, par exemple dans le cœur. Ce caillot est ensuite véhiculé par le sang jusqu’au cerveau. Cela peut arriver notamment lors de troubles du rythme cardiaque, lorsque le cœur bat rapidement et de manière irrégulière (fibrillation auriculaire).
AVC : quelles séquelles et quelles complications ?
Les conséquences d’un AVC et leur gravité sont très diverses. De la fatigue passagère aux complications plus lourdes, voici quelques explications sur les séquelles les plus fréquentes.
Les séquelles d’AVC varient beaucoup selon la zone du cerveau touchée, l’étendue des dommages et la rapidité d’intervention. Elles peuvent être complètement absentes lorsque la personne touchée récupère la totalité des fonctions atteinte. Mais les conséquences peuvent aussi être graves, et aller jusqu’au décès en quelques heures ou quelques jours.
Mais pas de panique ! La grande majorité des personnes victimes d’un AVC survivent. On estime ainsi qu’un an après l’accident, 70 % des personnes ayant fait un AVC sont toujours en vie, et la plupart ont récupéré assez bien pour reprendre une vie autonome au quotidien. 40 % gardent des séquelles importantes qui remettent en cause leur autonomie.
Hémiplégie, troubles du langage : les séquelles les plus fréquentes
- L’hémiplégie, c’est-à-dire la paralysie ou la faiblesse d’une moitié du corps. La majorité des patients récupère sa capacité à marcher, mais le contrôle de la motricité du bras et de la main reste souvent altéré.
- Les troubles du langage oral et écrit. On parle le plus souvent d’aphasie pour désigner ces problèmes qui affectent la parole et la compréhension. Chez environ 1/3 des patients, une aphasie sévère persiste.
D’autres séquelles, moins importantes, peuvent aussi être observées
- Problèmes de vision,
- Incapacité à reconnaître ou à utiliser des objets familiers,
- Grande fatigue,
- Dépression : environ 30 % des victimes d’AVC en font une au cours de l’année suivant leur AVC,
- Troubles de la mémoire : difficultés à apprendre et à mémoriser les informations nouvelles, etc.
- Crises d’épilepsie liées à la cicatrice cérébrale de l’AVC. Ces crises sont en général faciles à contrôler par un traitement adapté.
- Démence
Cette liste n’est pas exhaustive.
AVC À LA RÉUNION : UNE SITUATION PRÉOCCUPANTE
Fin 2011, près de 4 300 Réunionnais étaient en invalidité suite à un AVC. 66 % étaient des hommes, mais surtout, la moitié des personnes touchées avait moins de moins de 65 ans. Cette proportion de victimes « jeunes » est deux fois plus élevée qu’en France. Ailleurs en France, seuls 25 % des cas d’AVC en moyenne surviennent avant 65 ans.
- Chaque année, environ 700 Réunionnais sont en admis en Affection Longue Durée pour séquelle d’accident vasculaire cérébral. Ce taux est 2 fois supérieur à celui de la métropole.*
- Les AVC sont à l’origine de 300 décès chaque ann