À La Réunion, l’AVC compte parmi les principales causes de mortalité. L’accident vasculaire cérébral survient lorsque la circulation du sang à l’intérieur d’une partie du cerveau ne peut plus se faire normalement. Explications.

En 2020, près de 8 100 Réunionnais étaient en Affection Longue Durée (ALD) suite à un accident vasculaire cérébral. Mieux connues sous le nom d’AVC ou d’attaques cérébrales, ces affections entrainent plus de décès, plus d’ALD et plus d’hospitalisations à La Réunion qu’en Métropole.

À retenir dans cet article

  • Lors d’un AVC, une partie du cerveau est privée de sang, ce qui provoque la mort des cellules dans la zone touchée.
  • L’AVC peut être mortel, mais 70 % des personnes touchées survivent, avec ou sans séquelles.
  • Les principales séquelles sont l’hémiplégie et les troubles du langage.
  • Après un an, la majorité des personnes qui ont survécu à un AVC ont récupéré suffisamment pour reprendre une vie autonome.
  • Les AVC sont un problème de santé publique préoccupant à La Réunion

QU’EST-CE QU’UN AVC ?

Le cerveau possède de nombreuses cellules spécialisées, appelées neurones. Pour bien fonctionner, et même pour survivre, ces neurones ont besoin d’un apport sanguin ininterrompu.

Lors d’un accident vasculaire cérébral, communément appelé « attaque cérébrale », une partie du cerveau est brusquement privée de sang. Cet arrêt de la circulation sanguine empêche alors les neurones de recevoir un apport suffisant en oxygène et en éléments nutritifs. Ceci entraîne la mort cellulaire au niveau de la zone du cerveau atteinte et l’apparition de symptômes correspondants.

La gravité de l’accident vasculaire cérébral va dépendre de la localisation et de l’étendue de la zone cérébrale endommagée.

LES MÉCANISMES DE L’AVC

On distingue deux types d’AVC : les accidents ischémiques et les accidents hémorragiques. Quelles sont les différences, et quels sont les points communs ? Comment fonctionnent-ils ?

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LES AVC D’ORIGINE ISCHÉMIQUE

Ils représentent 80% des AVC. Dans leur cas, l’interruption de la circulation est due à un caillot de sang coagulé qui bouche une artère à destination du cerveau.

Le Mot : Ischémie

Prononcer « is-ké-mi ». L’ischémie est un terme médical qui désigne l’arrêt ou la diminution de la circulation sanguine dans un organe. Sa principale conséquence est la baisse de l’oxygénation des tissus, et la perturbation du fonctionnement des organes touchés, voire leur arrêt complet.

La cause principale est l’athérosclérose, c’est-à-dire une accumulation de dépôts de cholestérol sur les parois des artères. Ces dépôts se durcissent progressivement et forment des plaques d’athérome qui rétrécissent le diamètre des artères et favorisent la formation du caillot de sang.

Dans certains cas, c’est un fragment de plaque d’athérome qui se détache d’une artère et qui va aller obstruer une autre artère à l’intérieur du cerveau.

Parfois, l’origine de l’AVC ischémique provient de la formation d’un caillot sanguin à distance, par exemple dans le cœur. Ce caillot est ensuite véhiculé par le sang jusqu’au cerveau. Cela peut arriver notamment lors de troubles du rythme cardiaque, lorsque le cœur bat rapidement et de manière irrégulière (fibrillation auriculaire).

Accident ischémique transitoire : un signal d’alarme

On parle d’accident ischémique transitoire (AIT) lorsqu’un petit caillot entraîne temporairement l’occlusion d’une artère. Contrairement à l’AVC, les symptômes de l’AIT ne durent que quelques minutes ou quelques heures et ne laissent pas de séquelle. Cependant, la régression des symptômes ne doit pas être prise à la légère car l’AIT constitue souvent un avertissement et le risque d’AVC ultérieur est majeur: risque de 5 % dans les 48 premières heures et d’environ 10 % à un mois.

AVC : quelles séquelles et quelles complications ?

Les conséquences d’un AVC et leur gravité sont très diverses. De la fatigue passagère aux complications plus lourdes, voici quelques explications sur les séquelles les plus fréquentes.

Les séquelles d’AVC varient beaucoup selon la zone du cerveau touchée, l’étendue des dommages et la rapidité d’intervention. Elles peuvent être complètement absentes lorsque la personne touchée récupère la totalité des fonctions atteinte. Mais les conséquences peuvent aussi être graves, et aller jusqu’au décès en quelques heures ou quelques jours.

Mais pas de panique ! La grande majorité des personnes victimes d’un AVC survivent. On estime ainsi qu’un an après l’accident, 70 % des personnes ayant fait un AVC sont toujours en vie, et la plupart ont récupéré assez bien pour reprendre une vie autonome au quotidien. 40 % gardent des séquelles importantes qui remettent en cause leur autonomie.

Hémiplégie, troubles du langage : les séquelles les plus fréquentes

  • L’hémiplégie, c’est-à-dire la paralysie ou la faiblesse d’une moitié du corps. La majorité des patients récupère sa capacité à marcher, mais le contrôle de la motricité du bras et de la main reste souvent altéré.
  • Les troubles du langage oral et écrit. On parle le plus souvent d’aphasie pour désigner ces problèmes qui affectent la parole et la compréhension. Chez environ 1/3 des patients, une aphasie sévère persiste.

D’autres séquelles, moins importantes, peuvent aussi être observées

  • Problèmes de vision,
  • Incapacité à reconnaître ou à utiliser des objets familiers,
  • Grande fatigue,
  • Dépression : environ 30 % des victimes d’AVC en font une au cours de l’année suivant leur AVC,
  • Troubles de la mémoire : difficultés à apprendre et à mémoriser les informations nouvelles, etc.
  • Crises d’épilepsie liées à la cicatrice cérébrale de l’AVC. Ces crises sont en général faciles à contrôler par un traitement adapté.
  • Démence

Cette liste n’est pas exhaustive.

AVC À LA RÉUNION : UNE SITUATION PRÉOCCUPANTE

À La Réunion, les décès, les ALD et les hospitalisation suite à un AVC sont en constante progression. Si ce sont les personnes de 60 ans et + qui sont les plus concernées, le nombre de cas est cependant en augmentation chez les 35-45 ans.

  • Les AVC étaient à l’origine de 300 décès en 2016 à La Réunion. Ils représentaient alors 56 décès pour 100 000 habitants à La Réunion contre 38 pour 100 000 en Métropole.
  • Près de 1700 personnes ont été hospitalisées pour AVC en 2019 à La Réunion.
  • Les maladies vasculaires cérébrales sont les maladies cardiovasculaires les plus mortelles à La Réunion.
  • Les Réunionnais sont davantage concernés que les Réunionnaises par la mortalité liée aux pathologies vasculaires cérébrales.

Sources

Accident Vasculaire Cérébral (AVC)— Ameli Santé

Mieux comprendre ce qu’est un Accident Vasculaire Cérébral — France AVC

Accident Vasculaire Cérébral — Inserm

Les traitements de l’AVC — Eureka Santé par Vidal

Le traitement de l’AVC — Améli Santé

Les maladies vasculaires cérébrales à La Réunion — Observatoire Régional de la Santé

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Tous nos articles sont rédigés avec l’aide de professionnels de santé de La Réunion.