L’obésité est une maladie qui pèse lourd sur le corps, sur l’esprit et sur la santé. Mais avec un accompagnement adapté, une alimentation équilibrée et de l’activité physique, il est possible d’agir efficacement pour préserver sa santé.
On parle désormais d’épidémie mondiale : 1 milliard de personnes (1 personne sur 7) sur Terre est en situation d’obésité ! Et La Réunion n’est pas épargnée : sur notre île, 15 % de la population est concernée par cette maladie et la moitié est en situation de surpoids.
Avec une prise en charge adaptée, un changement progressif des habitudes de vie et un suivi régulier, il est malgré tout possible d’en limiter ses conséquences et de retrouver une meilleure qualité de vie. Le Dr Vincent Pongérard, médecin généraliste à La Réunion, nous dit tout !
L’obésité : qu’est-ce que c’est et comment la mesurer ?
L’obésité est une maladie chronique qui se définit par une accumulation excessive de graisse dans le corps, pouvant nuire à la santé.
Pour évaluer cette situation, on utilise souvent l’Indice de Masse Corporelle (IMC), calculé en divisant le poids (en kg) par la taille au carré (en m²).
- entre 20 et 25 : on parle d’IMC normal,
- entre 25 et 30 : il existe un surpoids,
- au-delà de 30, on parle d’obésité.
Par exemple pour un homme d’1m75 et 87 kg : 87 ÷ 1,75² = 28,4.
Cet homme est donc en situation de surpoids.
Cependant, cet indicateur ne tient pas compte de la masse graisseuse et de sa répartition, ce qui rend parfois son interprétation délicate. Une personne très musclée peut être lourde et donc avoir un IMC élevé sans que cela puisse être considéré comme pathologique (jusqu’à un certain stade).
Des conséquences à prendre au sérieux
L’obésité a des répercussions majeures sur la santé physique, psychologique et sociale. Sur le plan médical, elle est associée à de nombreuses complications :
- le diabète de type 2, fortement lié à un excès de poids,
- l’hypertension artérielle,
- l’augmentation du « mauvais cholestérol » et la formation de plaques d’athérome,
- des maladies comme la stéatose hépatique non alcoolique (ou maladie du foie gras), dues à l’accumulation de graisse autour de certains organes
- l’augmentation du risque de cancers, comme ceux du côlon, du sein ou de l’utérus.
- des dérèglements hormonaux, notamment chez les femmes, avec des impacts sur le cycle menstruel,
- des problèmes articulaires : l’excès de poids favorise l’arthrose précoce,
- certaines maladies de peau comme les mycoses, le psoriasis, les insuffisances veineuses cutanées, etc.,
- des troubles respiratoires comme l’apnée du sommeil, l’hypoventilation et globalement des difficultés à l’effort.
Les conséquences psychologiques de la maladie peuvent également être lourdes, la perte d’estime de soi pouvant entraîner une dépression. Sans oublier l’impact social, avec parfois une stigmatisation et des discriminations dans le milieu professionnel ou scolaire.
Un accompagnement globale pour une prise en charge complète
Face à cette maladie complexe, la prise en charge doit être globale et personnalisée. Un suivi impliquant plusieurs professionnels est recommandé :
- le médecin généraliste pour coordonner les soins et surveiller l’état de santé global de la personne,
- un ou une nutritionniste pour adapter l’alimentation et éviter les régimes restrictifs nocifs,
- un ou une psychologue pour accompagner les changements de mode de vie et gérer les impacts émotionnels,
- un éducateur ou une éducatrice en activité physique adaptée (APA) pour intégrer des exercices progressifs dans le quotidien.
Cet accompagnement doit être pensé sur le long terme, avec des ajustements réguliers selon les besoins et les progrès du patient. Et la confiance, la coordination et la communication entre le patient et ses soignants sont essentielles !
Manger mieux, bouger plus : des clés pour une meilleure santé
La prévention et la gestion de l’obésité passent par des changements accessibles mais efficaces dans le quotidien. Les deux conseils de Vincent Pongérard :
1. Evitez les régimes !
Les régimes ne sont pas recommandés : mieux vaut rééquilibrer son alimentation.
On revient donc à des choses simples : des repas faits maison, riches en fruits, légumes et céréales complètes, à partager avec nos proches pour en faire des moments conviviaux. Et on évite les boissons sucrées et de manière générale les sucres raffinés (qu’on trouve dans les aliments transformés, les sauces et pâtisseries industrielles, etc.).
2. Pratiquez une activité physique quotidienne qui vous plaît
Inutile de se lancer dans des efforts intensifs. Trouvez une activité qui vous plaît et allez-y progressivement. Que ce soit la marche, la natation ou le jardinage, l’important est de bouger régulièrement ! Et surtout, pas de culpabilité : si vous manquez une séance, il suffira d’y aller demain !
Tous nos articles sont rédigés avec l’aide de professionnels de santé de La Réunion.