Chaque année, 1 800 hommes et 4 600 femmes déclarent un cancer lié à un papillomavirus (HPV) en France. Il existe pourtant une solution simple pour prévenir 90 % des infections HPV à l’origine de ces cancers : la vaccination.
4 personnes sur 5 sont exposées à un papillomavirus humain (Human Papilloma Virus ou HPV) au cours de leur vie. Quand on sait que les HPV peuvent être à l’origine de plusieurs cancers, mieux vaut prévenir que guérir !
Les HPV : qu’est-ce que c’est ?
Les HPV ou papillomavirus sont des virus humains qui se transmettent lors d’un simple contact au niveau des parties génitales, par exemple lors de rapports sexuels, avec ou sans pénétration.
C’est l’Infection Sexuellement Transmissible (IST) la plus fréquente. Nous pouvons toutes et tous y être exposés, quels que soient notre genre, notre sexualité (hétérosexuelle, homosexuelle, bisexuelle, etc.) et nos pratiques.
Pourtant le préservatif n’apporte qu’une protection partielle contre les infections à HPV.
Quels sont les risques liés aux HPV ?
Les conséquences d’une infection à HPV sont très variables :
- Des infections sans symptômes : La plupart du temps, les infections HPV n’entraînent pas de symptômes et le virus est éliminé par notre système immunitaire en moins de 2 ans.
- Des lésions bénignes : Mais certains virus HPV peuvent causer des lésions – bénignes mais douloureuses –, sous forme de verrues au niveau des muqueuses de l’anus, des parties génitales ou sur la peau.
- Des cancers HPV : Dans d’autres cas, l’infection évolue en lésions précancéreuses qui, si elles ne sont pas traitées, peuvent déboucher sur un cancer, 10 à 20 ans après l’infection. 8 parties du corps peuvent être concernées : le col de l’utérus, l’anus, la gorge, les amygdales, la base de la langue, la vulve, le vagin et le pénis. 100 % des cancers du col de l’utérus sont dus aux HPV.
La meilleure solution : la vaccination
La vaccination prévient jusqu’à 90% des infections HPV à l’origine de cancers.
La vaccination doit en effet être réalisée avant l’exposition à l’infection, qui a souvent lieu lors des premiers rapports sexuels.
Le vaccin contre les HPV protège à la fois contre :
- les cancers du col de l’utérus, de la vulve, du vagin et de l’anus,
- les lésions précancéreuses dans les mêmes zones,
- les lésions bénignes (verrues anogénitales).
Toutefois, il n’élimine pas totalement le risque de développer un cancer. C’est pourquoi même les femmes vaccinées doivent réaliser régulièrement des dépistages du cancer du col de l’utérus, à partir de 25 ans.
Vaccination contre les cancers HPV : les garçons aussi !
Si la majorité des cancers liés à une infection à HPV se déclarent chez les femmes, un tiers de ces cancers touchent tout de même les hommes (cancers de la sphère ORL, de l’anus et du pénis). C’est pourquoi les garçons aussi doivent être vaccinés !
Les autorités de santé françaises recommandent la vaccination contre le HPV pour :
- tous les garçons et toutes les filles de 11 à 14 ans (avec un rattrapage possible jusqu’à 19 ans),
- les garçons et filles qui attendent ou ont reçu une transplantation d’organe dès 9 ans,
- les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) jusqu’à 26 ans,
- certaines personnes souffrant de pathologies chroniques et/ou en situation d’immunodépression.
Faire vacciner son enfant contre les HPV : comment ça marche ?
Le vaccin nécessite 2 doses (3 doses en rattrapage, de 15 à 19 ans).
Tous les médecins, pharmaciens, sages-femmes et infirmiers peuvent vacciner contre le HPV. Chaque dose est alors remboursée à 65 % par l’Assurance maladie et, généralement, le reste par votre mutuelle.
La prise en charge atteint 100 %, sans avance de frais, si vous bénéficiez de la Complémentaire Santé Solidaire (ex CMU) ou de l’Aide Médicale d’Etat (AME).
Les services de vaccination municipaux ou départementaux proposent quant à eux des vaccinations gratuites.
En savoir plus :
Sources
Le vaccin contre le papillomavirus seulement pour les filles, vraiment ? | Sante.fr
Communiqué de presse de la Région académique de La Réunion et de l’ARS La Réunion du 6 septembre 2023
Tous nos articles sont rédigés avec l’aide de professionnels de santé de La Réunion.