Des nuits qui ne sont pas réparatrices, des somnolences dans la journée, des ronflements importants pendant la nuit ou encore des difficultés à se concentrer : ces symptômes vous parlent ? Vous êtes peut-être atteint·e du syndrome d’apnées du sommeil !

Le syndrome d’apnées du sommeil – également appelée syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil (ou SAHOS) – se manifeste chez l’adulte par des épisodes très frustres, plus ou moins nombreux, d’interruptions ou de réductions de la ventilation (donc de la respiration) au cours de la nuit entraînant des micro-réveils incessants et inconscients. Ces anomalies ont des conséquences importantes sur la qualité de vie car le sommeil n’est pas réparateur : fatigue chronique, somnolence, difficultés de concentration ou de mémoire, irritabilité… À long terme, elles augmentent le risque de développer des complications cardiovasculaires.

Mécanismes des apnées du sommeil

Le syndrome d’apnées du sommeil est causé par un relâchement des muscles des parois du pharynx. Ce conduit, habituellement rigide, devient mou et l’air y passe plus difficilement : cela provoque au passage des vibrations à l’origine de ronflements. Le débit d’air inspiré diminue, ce qui entraîne une « hypopnée » et une désaturation, c’est-à-dire l’abaissement du taux d’oxygène dans le sang.

Si les parois du pharynx s’effondrent complètement, il s’affaisse et le passage de l’air est totalement interrompu : ce phénomène se traduit par une apnée. Un système d’alerte se déclenche alors au niveau du cerveau et provoque un micro-réveil de quelques secondes, afin de permettre à la personne de provoquer un réflexe pour retonifier les muscles pharyngés. Ainsi, le pharynx se réouvre et la respiration reprend… jusqu’à l’obstruction suivante.

Comment les diagnostiquer ?

Bien souvent, le patient consulte pour fatigue malgré des nuits qui lui semblent de longueur « normale » et rapporte des somnolences dans la journée, des difficultés à se concentrer, une irritabilité, des nuits non réparatrices… Son conjoint subit ses ronflements importants et incessants. Il a aussi souvent remarqué des pauses respiratoires au cours de son sommeil.
Le médecin proposera alors de faire un dépistage du SAHOS. Ce dépistage consiste à enregistrer une nuit de sommeil (au moins 6 heures) via un polygraphe, afin de mesurer un certain nombre de paramètres :

  • les apnées,
  • les hypopnées,
  • les micro-réveils au cours de la nuit via un électroencéphalogramme (EEG),
  • le taux d’oxygène dans le sang via un oxymètre de pouls,
  • le débit respiratoire
  • les mouvements du thorax.

En fonction du nombre de paramètres enregistrés, plus ou moins nombreux, on parlera de polygraphie ou polysomnographie (plus complète).

Chez les personnes qui souffrent du SAHOS, on compte au moins 5 épisodes d’apnée et/ou hypopnée par heure de sommeil, pendant au moins 10 secondes à chaque fois. Certains patients connaissent plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines d’apnées/hypopnées au cours d’une même nuit !

Cet enregistrement du sommeil permet de quantifier l’index d’apnée/hypopnée ou « IAH», c’est-à-dire le nombre moyen d’apnées et d’hypopnées par heure. Il est utilisé pour définir la sévérité du trouble respiratoire, le risque de complications et pour suivre l’efficacité du traitement et l’évolution de la maladie.

Les conséquences du syndrome d’apnées du sommeil

La fragmentation du sommeil via les micro-réveils et les troubles respiratoires associées conduisent à des perturbations importantes de la qualité de vie (fatigue, somnolence…) et à des difficultés sociales et professionnelles (difficulté de concentration, irritabilité…). Elles peuvent être aussi à l’origine d’un risque accru d’accident de la route ou d’accident du travail en fonction du poste occupé.

En outre, s’il n’est pas pris en charge, le syndrome d’apnées du sommeil accroît le risque de maladies cardiovasculaires et métaboliques à long terme : risque accru d’accidents vasculaires cérébraux, d’infarctus, de troubles du rythme cardiaque et d’hypertension artérielle. Le risque de décès prématuré est aussi augmenté.

Apnées du sommeil et hypertension

30 à 40 % des patients souffrant d’hypertension artérielle seraient atteints d’apnées du sommeil.

Facteurs de risque

Les facteurs prédisposant aux apnées du sommeil sont :

  • le surpoids,
  • l’âge (30% des plus de 65 ans seraient concernés),
  • le sexe masculin,
  • la forme de la gorge et de la mandibule,
  • l’abus d’alcool,
  • la prise de somnifère le soir,
  • le sommeil sur le dos,
  • des facteurs génétiques existeraient également car on est plus à même de faire un SAHOS quand un de nos parents est atteint.

A noter que les apnées du sommeil peuvent aussi survenir chez les enfants : contrairement aux adultes, elles sont dans cette classe d’âge essentiellement dues à une hypertrophie des amygdales et des végétations.

Traitements

Le traitement repose sur :

  • Le contrôle des facteurs de risque, notamment la perte de poids, l’hygiène de vie. On préconise le sommeil sur le coté
  • La mise en place d’une ventilation en pression positive continue (PPC) la nuit : un appareil vous est alors prescrit, relié à un masque respiratoire qui va vous aider à mieux respirer.
  • Parfois la chirurgie ORL ou la proposition d’une orthèse dans la bouche en cas d’anomalie anatomique.

Sources

Syndrome d’apnées du sommeil | INSERM

Symptômes, diagnostic et évolution de l’apnée du sommeil | AMELI

Apnée du sommeil | MSDMANUALS

L’apnée du sommeil | CHUV

Tous nos articles sont rédigés avec l’aide de professionnels de santé de La Réunion.