En raison des risques de complications, le diabète gestationnel doit être traité et surveillé rigoureusement pendant et après la grossesse. Hygiène de vie, alimentation, entourage médical : le point sur le suivi et les mesures à prendre.
Pendant la grossesse
La majorité des diabètes gestationnels est prise en charge par l’association d’un équilibre alimentaire sain et d’une activité physique régulière. L’objectif majeur de la prise en charge est d’obtenir le contrôle de la glycémie tout au long de la grossesse.
Manger équilibré
L’équilibre alimentaire pour une femme enceinte et diabétique est sensiblement le même que pour toute personne souhaitant adopter une alimentation saine. Elle se base sur les principes suivants :
- Régime pauvre en aliments gras ou sucrés, et riche en fibres alimentaires (légumes, fruits, riz et grains)
- Fractionnement des repas pour une bonne répartition de la prise des glucides au cours de la journée : 3 repas, 2 collations. À noter que les collations ne sont pas automatiquement recommandées.
En dehors de ces conseils élémentaires, diététiciens et nutritionnistes sont présents pour assurer l’adaptation de l’alimentation et encourager au changement. N’hésitez pas à leur demander conseil !
Pratiquer une activité physique
Malheureusement aujourd’hui, moins de 30 % des femmes pratiquent une activité physique régulière durant leur grossesse. Pourtant celle-ci, lorsqu’elle n’est pas contre-indiquée, fait partie des mesures principales du traitement du diabète gestationnel, et procure de nombreux autres bienfaits : diminution de la sensation de jambes lourdes, sensation de bien-être, diminution de la résistance à l’insuline (amélioration des glycémies).
Pour une efficacité optimale, elle doit être régulière : trois à quatre fois par semaine, sur des durées courtes allant de 30 à 40 minutes, en commençant par des intensités faibles pour les non-initiées. La fréquence cardiaque ne doit pas dépasser 140 battements par minute.
Chez la femme enceinte, les activités les plus recommandées recommandées sont :
- La marche, de loin l’activité la plus pratiquée par les femmes enceintes
- La natation ou la gymnastique aquatique, qui peuvent être pratiquées jusqu’au 3e trimestre
- Le vélo d’appartement
- La gymnastique douce, en évitant les exercices en position allongée à partir du 4e mois
- Le yoga, dans la mesure où les séances et les postures sont adaptées
- Certains exercices de renforcement musculaire, notamment du périnée
En revanche, les activités présentant un risque de chute ou de chocs ne sont pas recommandés : les sports de glisse ou de combat, les sports collectifs, l’équitation, etc. Les activités en altitude et la plongée sous-marines sont quant à elles proscrites.
Activité physique et grossesse : les bonnes pratiques
- Faire des pauses toutes les 30 minutes
- Pensez à vous hydrater régulièrement durant ces pauses
- Pour les personnes sous insuline, vérifiez votre glycémie avant l’effort, puis soyez attentive aux sensations d’hypoglycémies, n’hésitez pas à refaire une glycémie ; re sucrez vous si nécessaire
- Prévoyez de quoi vous resucrer en cas d’hypoglycémie
Les guides grossesse à télécharger :
Les injections d’insuline
Quand ces mesures ne suffisent pas, un traitement par injection d’insuline peut être prescrit dans un second temps.
En revanche, les médicaments antidiabétiques oraux ne peuvent pas être administrés car il n’est pas tout à fait certains qu’ils soient sans risque pendant la grossesse.
Grossesse sous surveillance
La surveillance du diabète durant la grossesse nécessite la mise en place d’une équipe pluridisciplinaire : médecin traitant, gynécologue, nutritionniste ou diététicien, diabétologue… Cette équipe est chargée du bon déroulement de la grossesse, de l’accouchement et du développement de l’enfant.
L’objectif est de garder une glycémie à un taux acceptable, soit inférieur ou égal à 0.95g/L à jeun et inférieur à 1,20g/L deux heures après le début du repas et plus bas que 1g40 si mesurée une heure après le dîner. Si les glycémies dépassent de façon répétée, malgré un mode de vie adapté, la prescription d’un traitement par insuline est proposée, pour protéger la croissance du bébé. Si l’insuline est nécessaire, elle sera arrêtée le jour de l’accouchement.
Durant toute sa grossesse, la maman doit surveiller sa prise de poids et sa glycémie à l’aide d’un lecteur automatique : c’est ce que l’on appelle l’autosurveillance glycémique. Cette autosurveillance permet de s’assurer que la glycémie ne dépasse pas les seuils fixés. Plus de détails dans la vidéo ci-dessous :
Mesurer sa glycémie
Après l’accouchement
Après l’accouchement, le diabète gestationnel disparaît dans la très grande majorité des cas. Néanmoins, les femmes qui ont développer un diabète gestationnel doivent continuer à se faire suivre régulièrement car environ 50 % d’entre elles souffriront d’un diabète de type 2 au cours de leur vie, en particulier si elles présentent un surpoids ou une obésité.
C’est pour cette raison qu’il est indispensable de :
- Conserver de bonnes habitudes alimentaires
- Maintenir une activité physique régulière (en l’absence de contre-indication)
- Faire tester sa glycémie trois mois après l’accouchement pour dépister un éventuel diabète persistant, puis tous les 1 à 3 ans en fonction des conseils de votre médecin traitant.
Sources
Sport & Maternité, Les Cahiers du Pôle Sport – Ministère de la Santé
Diabète gestationnel – AMELI
Tous nos articles sont rédigés avec l’aide de professionnels de santé de La Réunion.