Les boissons désalcoolisées fleurissent sur le marché. Elles s’adressent aux personnes qui doivent ou souhaitent limiter leur consommation d’alcool (personnes alcooliques, femmes enceintes, etc.). Mais sont-elles réellement sans danger ?

Il n’y a presque plus une marque de bière qui ne propose sa déclinaison « sans alcool ». Les producteurs de vin aussi multiplient les créations « désalcoolisées ». En ligne de mire : les personnes qui souhaitent ou doivent réduire ou stopper leur consommation d’alcool, les femmes enceintes ou allaitantes et les personnes souhaitant limiter les risques liés à la consommation d’alcool (dans le cadre du travail, de la sécurité routière ou autre).

« Sans alcool » = 0 alcool ?

Légalement, « la dénomination “bière sans alcool” est réservée à la bière qui présente un titre alcoométrique acquis inférieur ou égal à 1,2 % en volume (1,2°), à la suite d’une désalcoolisation ou d’un début de fermentation. »

La mention “vin désalcoolisé” peut être apposée sur un vin qui affiche un degré d’alcool inférieur à 0,5, et la mention “vin partiellement désalcoolisé” sur un vin entre 0,5° et 1,2°.

Dans les faits, les bières, vins et spiritueux dits « sans alcool » contiennent toujours des traces d’alcool.

Et « il n’y a pas de consommation d’alcool sans risque », rappelle le docteur David Mété, chef du service d’addictologie du CHU Félix Guyon et président de la Fédération Régionale d’Addictologie de La Réunion (FRAR).

Pas de consommation d’alcool sans risque !

« Pour votre santé, l’alcool c’est maximum 2 verres par jour, et pas tous les jours », recommandent les organismes de santé publique français.

« Ces recommandations sont émises pour une consommation à moindre risque mais il faut savoir que l’alcool est « toxique, cancérigène et augmente le risque de malformation du fœtus dès la première consommation, rappelle le Dr Mété. En France on compte 45 000 à 48 000 morts par an dues à l’alcool. Or, c’est un produit de consommation courante, qui a une dimension sociale et culturelle. Mais c’est une aberration ! La moins mauvaise consommation d’alcool serait d’en boire très rarement et très peu. »