Les aliments ultra-transformés s’invitent de plus en plus sur nos tables… au détriment de notre santé. Boissons gazeuses ou bonbons, crème glacée ou céréales sucrées de petits déjeuner, croquettes de viande, frites, pizzas surgelées, soupes en brique, représentent jusqu’à 50% de notre apport calorique. Apprenons à les repérer pour mieux les éviter !
Manger sain est de plus en plus difficile avec la multiplication de l’offre des aliments ultra-transformés. Voici quelques recommandations pour faire le tri dans votre assiette afin d’avoir une alimentation qui prend soin de vous.
Kosa sa les aliments ultra-transformés ?
Selon le Docteur Anthony Fardet, chercheur en nutrition préventive, : « ce sont des aliments – ou plutôt devrait-on parler de « produits » – qui contiennent au moins un texturant, un colorant ou un exhausteur de goût d’origine principalement industrielle, donc que vous ne pouvez pas trouver en faisant vos courses. Ils sont là pour restaurer, imiter et/ou exacerber les propriétés sensorielles de l’aliment [l’odeur, le goût, la texture ou l’aspect, NDLR]. On peut parler de « faux » aliments ou « fake foods » dans le sens où les vrais aliments n’ont pas besoin qu’on les « maquille » avec des colorants, texturants ou exhausteurs de goût ».
Autrement dit, les aliments ultra-transformés (AUT) ne se résument pas à notre vision traditionnelle de la malbouffe – frites, sodas et compagnie. Ils peuvent même s’insinuer jusque dans les rayons bio, diététiques ou végétariens (voir encadré)…
Quels risques pour ma santé ?
Deux études* parues en mai 2019 dans le British Medical Journal (BMJ) ont montré des associations entre l’augmentation de la consommation d’AUT et des risques accrus pour la santé : surpoids, obésité, hypertension artérielle, maladies du cœur et des artères, maladies cérébro-vasculaires, décès.
Des résultats qui s’expliquent par le processus même de fabrication des AUT, qui altère fortement la qualité des produits et en font des « calories vides » : des produits riches en sucres, sel et lipides, pauvres en nutriments sains, et qui encouragent au grignotage et favorisent le diabète.
Comment réduire ces risques ?
Tout simplement en limitant la consommation d’AUT et privilégiant les aliments bruts ou peu transformés, d’après les recommandations de Santé Publique France !
En effet, c’est surtout la consommation régulière et abusive de ces produits qui pose problème. Dans les études menées, « les augmentations du risque de maladies cardio-vasculaires “ne concernaient que les personnes dont le régime alimentaire comprenait plus de 30% d’aliments ultra-transformés”, argumente le Dr Gunter Kuhnle, professeur associé en nutrition et santé en Angleterre, et l’augmentation du nombre de décès “n’a été observée que chez les personnes consommant au moins quatre portions d’aliments ultra transformés par jour” ».
Au supermarché, comment repérer les AUT ?
Même s’ils représentent entre 50 % et 80 % de l’offre proposée en supermarché, et environ un tiers de la consommation française, ils peuvent être difficiles à identifier.
3 techniques pour nous aider :
- regarder l’emballage : les AUT sont souvent vendus dans des packagings attractifs et affichent une composition qui ressemble plus à une formule chimique qu’à une liste d’ingrédients (au moins 5 éléments et parfois bien plus),
- regarder le Nutri-Score, lorsqu’il est présent, et éviter les produits étiquetés D et E (le Nutri-Score nous informe sur la qualité nutritionnelle d’un produit),
- scanner le produit avec une application comme ScanUp, qui indique s’il est ultra-transformé ou non (de nombreuses applications considèrent la valeur nutritionnelle des produits mais ne prennent pas en compte la notion de « transformation »).
Sources
Consommation d’aliments ultra-transformés et risque de maladies cardiovasculaires — INSERM
Aliments ultra-transformés et risques pour la santé : cause ou symptôme ? — Sciences et Avenir
Consommation d’aliments ultra-transformés et risque de maladies cardiovasculaires — NutriNet
Aliments ultratransformés : de quoi parle-t-on ? — The Conversation
* L’étude française de l’Inserm dirigée par la Dr Mathilde Touvier évalue la consommation de 3 300 aliments et boissons, classés selon leur degré de transformation industrielle. Elle a porté sur plus de 100 000 participants, en majorité des femmes, participant à l’étude NutriNet-Santé (suivis entre 2009 et 2018, sur six ans maximum).
* L’étude espagnole de Maira Bes-Rastrollo (Université de Navarre, Pampelune, Espagne) et ses collègues évalue les associations possibles entre l’ingestion d’aliments ultra-traités et le risque de décès, quelle qu’en soit la cause. Elle a porté sur 19 899 personnes espagnoles (dont 12 113 femmes) âgées en moyenne de 38 ans. Là aussi, les aliments ont été regroupés selon le degré de transformation et les décès ont été dénombrés sur une moyenne de 10 ans.
Tous nos articles sont rédigés avec l’aide de professionnels de santé de La Réunion.