Magnésium, fer, antioxydant : pendant les fêtes, les articles vantant les bienfaits du chocolat sur la santé vont pleuvoir sur le web. Mais attention aux sirènes du marketing : ces vertus sont souvent surestimées. Le point pour démêler le vrai du faux, sans se priver !
Côté alimentation, oubliez vos illusions onctueuses sur les miracles biologiques du chocolat, vanté dans une poignée d’études médiatiques pour ses vertus relaxantes, digestives, antioxydantes ou autre. Car si le cacao contient bien des minéraux et des substances dont les bienfaits ont été prouvés, le chocolat contient aussi beaucoup de gras et, bien souvent, du sucre.
Dans un article récent, l’UFC Que choisir mettait ainsi en garde contre la surévaluation des bienfaits du chocolat. Sur la base de tests menés sur un éventail de produits, l’association de consommateurs pointait par exemple que « certes, le chocolat apporte du magnésium mais, pour un carré, on n’atteint que 6 % des apports journaliers recommandés. »
Le chocolat est-il bon ou pas pour la santé ?
Le cacao est effectivement un ingrédient riche en fibres, en minéraux et en antioxydants, et il contient réellement des substances stimulantes et antidépressives. Mais il en contient somme toute relativement peu, et surtout la quantité de cacao à l’état naturel dans le chocolat varie grandement. Par exemple, la teneur en cacao d’un Kinder Surprise est de 15 %, alors que certains grands chocolats de dégustation contiennent jusqu’à 99% de cacao.
Pour profiter pleinement des propriétés du cacao, il faudrait donc en manger beaucoup de chocolat. Ainsi, pour l’UFC Que Choisir, « lorsque des effets sur des marqueurs de risque [cardiovasculaire] ont été constatés, c’était toujours en faisant ingurgiter aux sujets des quantités sans commune mesure avec notre consommation quotidienne. »
Et manger beaucoup de chocolat, ça poserait de sérieux problèmes pour la santé. Car même les chocolats de dégustation les plus riches en cacao, autorisés à porter la mention « 99 % de cacao », contiennent tout de même une grande quantité de gras. Et quand ils ne sont pas gras, les chocolats sont sucrés.
Choco plaisir ou choco santé ?
Loin de nous l’idée de vous gâcher Noël, ou de nier les vertus des bons cacaos ! Mais durant cette semaine où s’engloutit un dixième du chocolat consommé toute l’année en France, il ne faut pas céder aux sirènes marketing qui voudraient parfois le faire passer pour un aliment santé.
Dans le cadre d’une alimentation équilibrée, un chocolat de qualité peut certes contribuer à certains apports mais son principal bienfait, c’est le plaisir qu’il vous apporte ! Si vous mangez du chocolat, faites-le simplement pour vous faire plaisir, sans trop vous torturer pour savoir lequel est meilleur pour l’organisme. L’essentiel est de rester raisonnable sur la quantité : un ou deux carrés de temps en temps.
Rien ne sert de se forcer à choisir un chocolat fort en cacao si l’on n’aime pas ça et que l’on rêve d’un chocolat très sucré car cela ne ferait qu’amplifier une frustration. Si vous avez une envie précise de chocolat, pour Pâques par exemple, faites-vous plaisir tant que c’est une petite quantité !
10 choses à savoir pour choisir son chocolat
1. Regardez la liste des ingrédients précisée sur l’emballage. Évitez les chocolats trop sucrés. Le sucre ne devrait pas arriver en première position dans la liste, mais seulement après la pâte de cacao et le beurre de cacao.
2. Évitez les produits riches en additifs comme l’huile de palme ou les arômes chimiques : un bon chocolat n’en a pas besoin. Ce sont en général les produits dérivés du chocolat comme les barres chocolatées qui contiennent de nombreux ajouts.
3. Privilégiez les produits portant la mention “chocolat traditionnel” ou “pur beurre de cacao” : vous avez la garantie qu’ils ne contiennent pas d’ajout de matières grasses végétales.
4. Plus un chocolat contient de cacao, plus il sera gras, et moins il sera sucré.
5. Pour pouvoir porter le nom de chocolat noir, un chocolat doit contenir un minimum de 43% de cacao, dont au moins 26% de beurre de cacao et 14% de cacao sec dégraissé. Quand un fabricant indique « 43 % de cacao » sur un chocolat noir pour en vanter les mérites, il respecte donc simplement le minimum légal.
6. Un bon chocolat contient en général au minimum 70 % de cacao.
7. Au-delà de 80% de cacao, on parle de chocolats de dégustation. Leur goût est plus amer
8. Le chocolat au lait contient au minimum 25% de cacao, 14% de lait en poudre et 25% de matière grasses.
9. Le chocolat blanc doit contenir au moins 20% de beurre de cacao et 14% de produits du lait.
10. La meilleure manière de profiter des arômes du chocolat est de le laisser fondre dans la bouche. En croquant le chocolat, non seulement vous ne goûtez pas toute sa saveur, mais vous courrez en plus le risque d’en manger trop. Prenez votre temps, et savourez !
De plus, outre le chocolat et le cacao, d’autres aliments peuvent vous apporter des vitamines et des minéraux essentiels au bon fonctionnement de notre organisme :
Le chocolat est-il interdit aux diabétiques ?
Il n’existe pas réellement de chocolat qui soit bon pour la santé. En revanche, quand on est diabétique et qu’on aime le chocolat, certains sont mieux adaptés.
D’une manière générale, plus le chocolat est riche en cacao, plus il est gras, mais moins il contient de sucre. C’est la raison pour laquelle on conseille généralement aux diabétiques de choisir un chocolat noir de qualité qui contient un haut pourcentage de cacao. Son impact sur la glycémie est moindre : non seulement il contient moins de sucre mais en plus, la présence de matières grasses ralentit sa digestion.
Il n’est pas nécessaire de se tourner vers des chocolats sans sucres qui vont généralement cibler les diabétiques. Ils contiennent des édulcorants et il est préférable de choisir un bon chocolat de qualité avec les astuces données et de gérer sa quantité !
Dans tous les cas, le plus important est de toujours garder une consommation raisonnable.
Sources
- Fiche pratique CHOCOLAT (fichier PDF )- economie.gouv.fr
- Chocolat noir : Des vertus surévaluées – quechoisir.org
Tous nos articles sont rédigés avec l’aide de professionnels de santé de La Réunion.