C’est le cancer qui tue le plus de femmes à La Réunion. Aujourd’hui, seule une Réunionnaise sur deux suit les recommandations de dépistage. Pourtant, c’est un réflexe qui sauve des vies.
Le cancer du sein est le premier cancer de la femme, et celui qui tue le plus de Réunionnaises chaque année. Il représente plus d’un cancer sur 3.
Pourtant, lorsqu’il est dépisté tôt :
- ce cancer se soigne bien
- les chances de guérison sont bonnes : 100 % pour les tumeurs de stade 1 ; plus de 90 % pour les tumeurs de stade 2
- et les traitements sont moins lourds, et donc moins pénibles
En bref :
- Le dépistage organisé du cancer du sein concerne 120 000 femmes à La Réunion. Moins de la moitié d’entre elles réalisent l’examen.
- Le dépistage est recommandé tous les deux ans chez les femmes de 50 à 74 ans.
- Il repose sur un examen clinique et une mammographie.
- La mammographie présente un très faible risque lié à l’exposition aux rayons ionisants.
- Le bénéfice du dépistage dépasse de très loin le risque encouru engendré par l’exposition aux rayons de la mammographie.
Dépistage du cancer du sein : quelles femmes sont concernées ?
Depuis 2004, la généralisation à l’échelle nationale du dépistage organisé du cancer du sein s’appuie sur un programme national de dépistage organisé qui repose sur :
- un examen clinique des seins et une mammographie
- réalisés tous les deux ans
- chez les femmes de 50 à 74 ans ne présentant ni symptômes, ni facteur de risque particulier
Le dépistage en pratique : examen clinique et mammographie
La mammographie est l’examen de référence de dépistage du cancer du sein. Elle permet de mettre en évidence des cancers de très petite taille, à un stade précoce, avant l’apparition de symptômes.
Comment suis-je invitée ?
- Si j’ai entre 50 et 74 ans et que je n’ai pas réalisé de mammographie depuis deux ans, je reçois un courrier du Centre Régional de Coordination du Dépistage du Cancer de La Réunion, le CRCDC Réunion.
- Ce courrier m’invite à prendre rendez-vous avec un radiologue pour réaliser une mammographie.
- Je me rends à l’examen munie de mon courrier d’invitation afin de bénéficier d’une prise en charge à 100 %.
Comment se déroule le dépistage ?
Le dépistage se déroule en deux temps : une mammographie, et un examen clinique des seins.
Aucune préparation n’est nécessaire avant une mammographie. Le jour de l’examen, il est recommandé de ne pas appliquer de produits cosmétiques (crème, lait de toilette, parfum, talc, etc.) et de ne pas mettre de bijoux. Ces précautions permettent d’obtenir des images de meilleure qualité.
La mammographie de base dure en moyenne de 10 à 15 minutes.
Lors de l’examen clinique, le radiologue va également observer et toucher vos seins pour déceler des anomalies qui ne seraient pas repérées par la mammographie.
Comment comprendre mes résultats ?
À la fin de votre examen, le radiologue vous annonce directement un premier résultat.
- S’il est négatif, les images de votre mammographie sont transmises à un 2e radiologue, par sécurité. Celui-ci rendra son avis sous 15 jours.
- Si ce 2e avis est également négatif, alors vous n’avez rien à faire de plus ! Dans deux ans, vous serez de nouveau invitée par courrier à réaliser un dépistage.
- Si une anomalie est repérée, votre radiologue peut vous orienter vers votre médecin, et des examens complémentaires peuvent être nécessaires (échographie, biopsie, IRM). Dans la majorité des cas, ces résultats complémentaires s’avèrent normaux.
- Une anomalie n’est pas forcément un cancer !
- Si un cancer est diagnostiqué, vous serez orientée vers des professionnels pour définir, avec eux, votre prise en charge personnalisée.
Combien ça coûte ?
Dans le cadre du dépistage organisé, l’examen est pris en charge à 100 %, sans avance de frais !
N’oubliez pas de présenter le courrier d’invitation à votre radiologue afin de faciliter la prise en charge à 100 % du test par l’Assurance Maladie, et éviter toute avance de frais.
Vous pouvez aussi faire le dépistage dans le cadre d’un dépistage individuel : la consultation, le prélèvement et l’analyse du test sont remboursés par l’assurance maladie à 70 %, sur la base du tarif conventionnel. Si vous avez une mutuelle, elle peut vous rembourser tout ou partie du reste à votre charge.
Est-ce obligatoire, y a t-il des risques ?
Comme tous les dépistages, le dépistage organisé du cancer du sein est recommandé, mais il n’est pas obligatoire.
La mammographie de dépistage peut être douloureuse, surtout chez les petites poitrines : ça n’est jamais agréable de se faire écraser les seins entre deux plaques et très fort !
Il y a aussi le risque lié aux rayons X. Même si la radiographie des seins utilise des rayons X à faible dose, l’examen n’est pas anodin et la possibilité de cancers provoqués par ces rayons ne peut pas être écartée. C’est l’une des raisons pour laquelle l’intervalle entre deux dépistages est de deux ans et qu’en l’absence de facteurs de risque, elle n’est pas proposée avant 50 ans.
Mais ce risque est extrêmement faible, surtout si on le compare au bénéfice qu’apporte le dépistage :
Les manipulateurs sont formés et les appareils contrôlés régulièrement pour générer le moins de risque possible.
Pour 100 000 femmes suivant régulièrement le dépistage du cancer du sein sur une dizaine d’années, les études internationales estiment que :
- Les mammographies pourraient être liées à l’apparition de 1 à 10 cas de cancers
- Elles permettraient de sauver la vie à 100 à 300 femmes
À La Réunion, le dépistage organisé du cancer du sein concerne 120 000 femmes. Actuellement, moins d’une femme sur deux se fait dépister régulièrement et le cancer du sein est responsable de 76 décès par an en moyenne.
Article réalisé avec le Centre Régional de Coordination des Dépistages du Cancer