« Le terme « nutritionniste » seul n’a pas de valeur, nous explique Lorraine Caro, diététicienne-nutritionniste à St-Pierre. C’est un adjectif, il est non réglementé et il est souvent utilisé par des personnes non diplômées. Ce qui entraine énormément de confusion.

Il existe d’une part des médecins-nutritionnistes, qui ont suivi une formation médicale (généralistes, diabétologues, gastro-entérologues, endocrinologues, etc.) puis une formation complémentaire en nutrition. »

Ceux-ci peuvent prescrire des examens et des médicaments, poser un diagnostic, trouver les causes et prendre en charge les troubles pathologiques liés à la nutrition (diabète, maladie cœliaque, intolérances alimentaires, cholestérol, obésité, anorexie, etc). On y va en général sur indication de notre médecin généraliste.

« D’autre part il y a les diététiciens-nutritionnistes, [titulaires d’un BTS ou d’un DUT de diététique, NDLR]. Ils sont là exclusivement pour adapter la nutrition d’une personne selon son âge, sa situation, sa pathologie etc. mais ne peuvent pas réaliser de prescriptions. »

Perte ou prise de poids, mise en place d’un régime spécifique, dans le cadre d’une chirurgie bariatrique… le diététicien-nutritionniste intervient pour nous aider.

« Le diététicien-nutritionniste peut intervenir pour la mise en application concrète, dans la vie de tous les jours, d’un régime spécifique préconisé par un médecin-nutritionniste :

• régime sans sel,
• sans gluten,
• dans le cadre d’un diabète,
• d’une insuffisance rénale,
• d’un cholestérol, etc.

On peut alors être pris en charge par les deux professionnels.”

“On peut aussi consulter spontanément pour perdre du poids, par exemple dans le cadre d’un désir de grossesse : on sait que le surpoids et l’obésité peuvent causer des difficultés à tomber enceinte.

Nous sommes également là pour aider les personnes dans leur prise de poids si elles le souhaitent. Cela reste assez rare car le public ne soupçonne pas qu’on peut aussi les aider pour ça !

Nous pouvons adapter tous types d’alimentation (créole, végétarienne, etc.), sans contrarier la culture du patient. Cela consiste en premier lieu à effectuer un rééquilibrage alimentaire, c’est-à-dire améliorer ce que fait la personne, puis par exemple à éviter les prises ou pertes de poids non souhaitées lors de l’adaptation du régime, à apprendre à la personne à bien lire les étiquettes des produits qu’elle achète, etc. »

« Il faut toujours vérifier la dénomination du professionnel, souligne Lorraine Caro : il doit être diététicien-nutritionniste ». Il existe des “nutrithérapeutes”, des « coachs en nutrition », etc. mais ces appellations recouvrent des réalités très diverses et n’offrent aucune garantie de qualification ni de sérieux.

Seuls les diététiciens-nutritionnistes et les médecins-nutritionnistes sont légalement dans leur droit lorsqu’ils préconisent un programme alimentaire à un patient !

À La Réunion, la plupart des diététiciens-nutritionnistes sont membres de l’Association des Diététiciens-Nutritionnistes de la Reunion (ADNR), à contacter en cas de doute : asso.diet.reunion@gmail.com

Les consultations chez un diététicien-nutritionniste ne donnent lieu à aucun remboursement par la Sécurité Sociale. Mais de plus en plus de mutuelles les prennent en charge partiellement (soit via un forfait annuel, soit pour un nombre de consultations donné) : rapprochons-nous de la nôtre pour en savoir plus !

En revanche, les consultations chez un médecin-nutritionniste sont prises en charge par la Sécurité Sociale, sur la base de 70% du tarif conventionné (27,60 €), avec souvent un complément de notre mutuelle, et à condition d’être adressé par notre généraliste.

Toutefois, certains médecins pratiquent des dépassements d’honoraires : n’hésitons pas à poser la question avant de prendre rendez-vous et interrogeons notre mutuelle sur le remboursement qu’elle propose ! Dans certains cas, la couverture peut atteindre 100 % (femmes enceintes à partir du 6^ème mois de grossesse, affections de longue durée (ALD), etc.)