Le cancer du col de l’utérus est le 4e cancer de la femme dans le monde. Mais grâce au dépistage précoce et à la vaccination, il est possible de vaincre ce cancer qui touche 50 à 70 Réunionnaises chaque année.
Le cancer du col de l’utérus est le 4ème cancer de la femme dans le monde. Il touche 570 000 femmes par an. En France, il en concerne 3000 par an et est à l’origine de 1000 décès chaque année. À La Réunion, 50 à 70 cas sont découverts tous les ans.
Un cancer évitable “transmis” par voie sexuelle
Pourtant, il faut savoir que ce cancer est « évitable ». En effet, il est provoqué par certains virus de la famille des papillomavirus humains (HPV) qui se transmettent par voie sexuelle. Dans la plupart des cas, le corps les élimine de manière naturelle mais, parfois, ces infections peuvent persister et provoquer des lésions au niveau du col de l’utérus, susceptibles d’évoluer à terme vers un cancer.
Il existe deux moyens de limiter le risque de développer un cancer du col de l’utérus :
- Réaliser régulièrement un frottis de dépistage lors d’une consultation. Ce dépistage est recommandé tous les trois ans pour les femmes de 25 à 30 ans (examen cytologique) puis tous les 5 ans pour les femmes de 30 à 65 ans (test HPV). Les modalités sont décrites ci-dessous.
- La vaccination anti-HPV pour les filles et les garçons à partir de 11 ans, pour éviter que des lésions dues au virus évoluent sur le long terme vers un cancer.
Plus d’informations sur le site Vaccination-Info-Services.fr.
Vaccin anti-HPV : est ce que ça marche ?
Oui ! Une étude publiée par des chercheurs australiens dans la revue The Lancet en 2018 va dans ce sens. Grâce à une vaccination élargie à tous les ados de 12-13 ans, fille comme garçon, et au dépistage organisé sur le territoire, l’Australie pourrait avoir quasiment éradiqué les virus HPV en cause dans le cancer d’ici 2028.
Résultat : une baisse spectaculaire du nombre de cas !
Frottis de dépistage : quelles femmes sont concernées ?
La plus grande partie des femmes sont concernées par le cancer du col de l’utérus. Le frottis est nécessaire pour détecter ce cancer, et prévenir les soins, alors n’hésitez pas si vous êtes une femme de 25 à 65 ans.
- Pour les femmes entre 25 et 29 ans, le test de dépistage est réalisé par examen cytologique tous les 3 ans, après deux premiers tests réalisés à 1 an d’intervalle et dont les résultats sont normaux.
- Pour les femmes de 30 ans à 65 ans, le test HPV, plus efficace pour ces femmes, remplace l’examen cytologique. Le test HPV est réalisé 3 ans après le dernier examen cytologique dont le résultat est normal. Un nouveau test est refait tous les 5 ans, jusqu’à l’âge de 65 ans, dès lors que le résultat du test est négatif. Ce test HPV est remboursé à 70 % par l’assurance maladie, en dehors du Programme national de dépistage organisé .
Parlez-en à votre médecin, sage-femme ou gynécologue !
À noter que les femmes n’ayant jamais eu de rapport sexuel ne sont pas obligées de réaliser un frottis puisqu’elles n’ont à priori jamais été exposées au HPV. Et même si la vie sexuelle a commencé tôt à l’adolescence, il n’est pas recommandé de pratiquer un premier frottis avant 25 ans.
Le dépistage du col de l’utérus en pratique
Le dépistage organisé du cancer du col de l’utérus est généralisé en France depuis 2018.
Comment suis-je invitée au dépistage ?
Si vous avez effectué un frottis régulièrement :
- Rien ne change. Lors de votre prochain dépistage, vous serez informée par le professionnel qui fera le test (votre médecin, un gynécologue, une sage femme, le laboratoire d’analyse médicale) de la transmission de vos résultats au Centre Régional de Coordination des Dépistages des Cancers : le CRCDC Réunion.
- C’est lui qui est chargé de la mise en œuvre et de l’évaluation du dépistage du cancer du col de l’utérus à La Réunion. Vous avez le droit de vous opposer à cette démarche.
Si votre dernier frottis date de plus 3 ans pour l’examen cytologique ou 5 ans pour le test HPV :
- Vous devriez recevoir un courrier du CRCDC Réunion vous invitant à consulter votre gynécologue, médecin traitant, sage-femme ou laboratoire d’analyse médicale pour réaliser ce dépistage. Vous êtes libre d’accepter ou non.
Comment se déroule le frottis ?
L’examen se fait en position gynécologique. Le professionnel de santé prélève à l’aide d’une petite brosse des cellules au niveau du col de l’utérus, auquel il accède grâce à un spéculum. L’examen prend quelques minutes. Il n’est généralement pas douloureux, même si une gêne peut être ressentie. Le prélèvement est envoyé dans un laboratoire spécialisé pour l’analyse des cellules ou la recherche du HPV.
Les résultats vous sont communiqués quelques jours plus tard par courrier. Attention même en cas d’anomalie détectée, cela ne veut pas forcément dire que vous avez un cancer ! Parlez-en à votre médecin traitant, qui vous prescrira des examens complémentaires si nécessaire.
A noter que depuis 2021, les femmes de plus de 30 ans ont la possibilité de faire ce dépistage par auto prélèvement grâce a un kit de d’auto prélèvement vaginal que l’on peut se procurer en laboratoire sur présentation du courrier ou sur ordonnance.
Combien ça coûte ?
Dans le cadre du dépistage organisé, l’examen est pris en charge à 100 %, sans avance de frais ! N’oubliez pas de présenter le courrier d’invitation à votre médecin ou votre sage-femme afin de faciliter la prise en charge à 100 % du test par l’Assurance Maladie, et éviter toute avance de frais.
Vous pouvez aussi faire le dépistage dans le cadre d’un dépistage individuel si votre médecin vous le prescrit : la consultation, le prélèvement et l’analyse du test sont remboursés par l’assurance maladie à 70 %, sur la base du tarif conventionnel. Si vous avez une mutuelle, elle peut vous rembourser tout ou partie du reste à votre charge.
Idem pour le kit d’auto prélèvement : Le kit d’auto-dépistage est pris en charge à 100% sans avance de frais :
- dans le cadre d’un dépistage individuel : sur ordonnance de votre médecin, sage-femme ou gynécologue.
- dans le cadre d’un dépistage organisé : sur courrier d’invitation à une campagne de dépistage.
Est-ce obligatoire ? Est ce qu’il a des risques ?
Le frottis de dépistage ne présente pas de risque particulier. Il n’est pas non plus douloureux, bien qu’une gêne puisse être ressentie. Comme tous les dépistages, il est recommandé mais il n’est pas obligatoire.
Sources
Dépistage organisé du cancer du col de l’utérus : le rôle déterminant des professionnels de santé – INCA
Cancer du col de l’utérus : bientôt une maladie rare en Australie, selon des estimations — Le Quotidien du Médecin
The projected timeframe until cervical cancer elimination in Australia: a modelling study — The Lancet Public Health
Dépister le cancer du col de l’utérus grâce au frottis — AMELI.fr
Article réalisé avec le Centre de Coordination des Dépistages du Cancer de La Réunion (Page Facebook)
Tous nos articles sont rédigés avec l’aide de professionnels de santé de La Réunion.