Manger mieux, boire moins, arrêter de fumer, faire plus d’exercice : les bonnes résolutions tournent le plus souvent autour de la santé. Mais pourquoi ne parvient-on jamais à s’y tenir, et comment augmenter ses chances de réussir ? Voici comment la science peut vous aider, en 6 règles simples et efficaces.
C’est toujours la même histoire. À chaque nouvelle année, nous profitons de la remise à zéro du calendrier pour annoncer fièrement nos bonnes résolutions. Et quelques mois plus tard, c’est la débandade. Affalés devant Marimar à digérer un trop-plein de boucané, nous sommes bien obligés de constater avec dépit que nous ne les avons pas tenues, quand on ne les a pas tout simplement oubliées.
Et voilà au moins 4000 ans que ça dure ! L’histoire des bonnes résolutions remonte en effet aux Babyloniens, qui faisaient au début de l’année des promesses aux dieux pour s’attirer leurs faveurs. À l’époque, on jurait de payer ses dettes ou de rendre le matériel agricole qu’on avait emprunté. Aujourd’hui, on promet plutôt d’arrêter de fumer, de faire du sport, de manger mieux et de perdre du poids. En 2018, un tiers des Français ont ainsi déclaré vouloir mincir, faire plus de sport et manger sain.
Les bonnes résolutions échouent-elles toujours ?
On ne sait pas si les Babyloniens parvenaient à tenir leurs promesses de fin d’année, mais force est de constater que pour nous, c’est compliqué. La principale étude menée sur le sujet a été publiée par le département de psychologie de l’Université de Scranton aux États-Unis. Elle montre que six mois après le Nouvel An, la majorité des personnes qui ont pris de bonnes résolutions les ont déjà abandonnées. Selon plusieurs autres études, au bout d’un an, seule une personne sur dix environ tient encore le coup (12 %).
Mais le verre n’est pas complètement vide ! Ce que ces études montrent, ce n’est pas que nous sommes incapables de changer nos comportements :
- La grande majorité des personnes étudiées ont respecté leur engagement, au moins au début
- Près de la moitié ont même réussi à tenir plusieurs mois.
Les 6 règles à suivre pour tenir nos bonnes résolutions
Spécialiste des addictions comportementales, le Dr Mark Griffith a beaucoup travaillé sur les ressorts psychologiques de la résistance au changement, et sur les difficultés rencontrées par les personnes qui souhaitent transformer leurs habitudes. En 2016, il a publié un article qui résume les principaux conseils issus des sciences comportementales pour augmenter ses chances de succès.
1. Pas de Faux Espoirs
Lorsque nous imaginons les changements que nous souhaitons dans notre vie, nous avons tendance à manquer de réalisme. Qu’il s’agisse de perdre du poids ou de faire du sport, nous espérons que les bienfaits de nos bonnes résolutions seront rapides et importants. Et nous minimisons les efforts nécessaires pour y parvenir. Nous sommes donc souvent à la fois :
- Mal préparés aux difficultés que nous allons rencontrer
- Déçus par les bénéfices apportés par nos efforts
Une combinaison particulièrement propice au découragement.
2. Rester réaliste
Pour commencer, nous devrions choisir des objectifs que nous sommes en mesure d’atteindre. Par exemple, lorsqu’on ne fait pratiquement pas de sport, promettre du jour au lendemain de passer une heure par jour à la salle de gym n’est pas raisonnable. Commencer par pratiquer une activité physique deux ou trois fois par semaine semble plus pragmatique.
Mais pour certaines personnes, se fixer des objectifs importants, comme par exemple “courir le Grand Raid ou le semi-raid d’ici deux ans”, peut être indispensable pour rester motivé. Dans ce cas, le mieux est d’y aller progressivement, par étapes. Fixer des objectifs plus petits, plus réalistes, et à plus court terme pour augmenter les chances de réussite.
3. Choisir une seule résolution
Selon le Dr Griffith, multiplier les résolutions est le meilleur moyen de n’en tenir aucune. Si nous souhaitons être en meilleure forme par exemple, cela peut impliquer plusieurs changements en même temps :
- Arrêter de fumer
- Boire moins d’alcool
- Manger mieux
- Faire plus d’exercice
Chacun de ces changements demande des efforts et de la préparation. Pris dans leur ensemble, du jour au lendemain, ils sont extrêmement difficiles à tenir. Pour augmenter nos chances de réussite, le mieux est de n’en choisir qu’un, et de faire notre possible pour y parvenir. Une fois ce premier but atteint, il sera toujours temps de s’en choisir un autre.
4. Être smart
Les initiales SMART veulent dire :
- Spécifique
- Mesurable
- Atteignable
- Réaliste
- Défini dans le Temps
Par exemple, “boire moins d’alcool” est un objectif louable, mais il n’est pas SMART. Sa réussite est, notamment, difficile à mesurer : boire moins d’accord, mais combien ?
En revanche, “Ne pas boire plus de deux verres d’alcool, deux fois par semaine, pendant deux mois”, c’est une résolution SMART. De même, si l’on souhaite faire plus d’exercice, mieux vaut formuler des résolutions claires et chiffrées. Par exemple : “Faire 40 minutes de marche le mardi, le jeudi et le dimanche soir durant 6 mois.”
5. Parler de sa résolution autour de soi
Parler de notre résolution à nos proches, notre famille ou nos collègues présente de nombreux avantages :
- Ils sont susceptibles de nous aider, de nous encourager, ou de nous donner des conseils
- Ils éviteront de nous soumettre aux tentations, si notre résolution est d’arrêter de fumer ou de boire
- Ils sont susceptibles de nous proposer des activités si notre résolution est plutôt de faire du sport
L’étude de Richard Wiseman a montré que les personnes encouragées par leur entourage ont nettement plus de chances de réussir (+ 10%).
6. Motiver nos proches
Changer ses habitudes tout seul peut s’avérer difficile. Arrêter de fumer lorsqu’on vit avec un fumeur n’est pas évident, de même qu’il sera difficile de changer sa façon de manger quand son partenaire poursuit un régime composé essentiellement de rougail gratons et de pizzas base crème fraîche supplément raclette.
Convaincre nos proches de nous accompagner crée une dynamique collective positive. L’entraide et les encouragements mutuels permettent de garder le cap dans les moments difficiles
Sources
The History of New Year’s Resolutions — History
Les Français et leurs bonnes résolutions pour 2016 — YouGov
Les bonnes résolutions des Français pour 2018 — Statista
The resolution solution: longitudinal examination of New Year’s change attempts, Norcross JC, Vangarelli DJ
New year’s Resolution Project — Richard Wiseman
The psychology of New Year’s Resolutions — The Conversation
Tous nos articles sont rédigés avec l’aide de professionnels de santé de La Réunion.