L’observance thérapeutique : c’est quoi et pourquoi c’est important ?

L’observance thérapeutique correspond au fait de suivre un traitement médicamenteux ou un protocole de soins par exemple, conformément à l’ordonnance du médecin. Diabète, maladies rénales, hypertension artérielle… sont autant de maladies chroniques fréquentes à La Réunion et qui nécessitent un traitement quotidien. Et pourtant, on estime qu’un patient sur 2 ne le suit pas, alors même que le suivi scrupuleux de ce traitement est capital pour éviter des complications qui peuvent être graves. On fait le point.

En 2002, on estime qu’en Europe, 86% des décès étaient attribuables à une maladie chronique, et ces maladies étaient responsables de 70% des dépenses de santé. On comprend aisément que l’enjeu de l’observance dans les maladies chroniques est immense. L’OMS a d’ailleurs déclaré que « Optimiser l’observance médicamenteuse aurait plus d’impact en termes de santé mondiale que le développement de nouveaux médicaments »

Quand on souffre d’une (ou plusieurs) maladie chronique, on doit s’astreindre à prendre rigoureusement son traitement, tous les jours de toute sa vie souvent, ce afin d’éviter des complications qui pourraient être graves, voire fatales. C’est ce qu’on appelle l’observance thérapeutique. Pourtant, une étude menée en 2014 (mais toujours très actuelle) montre que plus de la moitié de ces patients suit de manière inconstante (oubli, adaptation des doses, sélection des molécules…), voire pas du tout son traitement. Quelles conséquences cette inobservance a-t-elle ?

L’OMS a mis en lumière 5 critères, qui peuvent s’entremêler et qui expliquent pourquoi certains patients ne prennent pas ou mal leur traitement :

• facteurs environnementaux : tension d’approvisionnement, rôle des médias, confiance dans le système de santé,
• la qualité et la cohérence de la relation soignant/soigné (le fait de ne pas bien s’entendre avec son médecin ou d’avoir des avis différents sur un même problème n’engage pas à suivre ses prescriptions)
• facteurs individuels propres au patient : âge, sexe, niveau d’éducation, croyance culturelle ou religieuse, cumul de pathologies, soucis personnels, déni de la maladie, prise de drogues…
• facteurs liés aux pathologies elles-mêmes (sévérité des symptômes, maladie dite “silencieuse” dont on a pas de symptôme au début, risque des complications)
• facteurs liés au traitement (effets indésirables, interaction médicamenteuse, nombre de médicaments à prendre, mode de prise, prix)

Tous ces facteurs, qui peuvent se cumuler chez un même patient, apportent des explications et permettent d’élaborer des leviers d’actions afin d’améliorer la “compliance” – ou l’adhésion – au traitement.

Le fait de ne pas suivre correctement son traitement aura, à court, moyen ou long terme, indéniablement des conséquences néfastes pour l’état de santé du patient. Il présentera des complications de sa maladie de façon plus précoce, complications qui seront aussi plus graves, voire handicapantes ou mortelles.

Il sera amené à consulter davantage en raison de ces complications, voire à être hospitalisé. Cela a des répercussions sur la qualité de vie.

Le coût de l’inobservance pour l’Assurance Maladie est estimé en 2014 à 9 milliards d’euros. Cela provoquerait chaque année 12000 morts prématurées soit 2% des décès en France.

En effet, l’inobservance mène à des patients plus lourdement malades et qui coûtent donc plus cher.

La bonne prise de votre traitement est primordiale : si vous avez certaines craintes ou réticences à le prendre, il ne faut pas hésiter à en parler à votre médecin ou votre pharmacien, qui pourront vous conseiller, vous rassurer, voire au besoin adapter votre traitement.