Pour bien vivre sa dialyse, il faut connaître les contours de l’insuffisance rénale qui force son utilisation à un stade avancé de la maladie. Comment ça marche ? Le point sur les différentes options, leurs avantages, et leurs contraintes.

L’insuffisance rénale dans une version dite “avancée” oblige à l’utilisation de la dialyse dans un premier temps. En effet, lorsque les reins ne fonctionnent plus du tout, des solutions doivent être envisagées. Elles font appel à des traitements dits « de suppléance » pour débarrasser le sang de ses toxines. Si la dialyse est celle par laquelle on commence, cela peut se terminer par la greffe de rein.

La dialyse permet de filtrer le sang et de maintenir son équilibre physique en remplaçant l’action des reins par des procédures artificielles. C’est un traitement éprouvé et sûr. Il permet de continuer à vivre une vie aussi normale que possible malgré le mauvais fonctionnement rénal. Sa contrainte est que la dialyse doit être renouvelée régulièrement, plusieurs fois par semaine, ou plusieurs fois par jour selon le mode de dialyse choisie.

Les différentes techniques de dialyse

Il existe deux techniques pour réaliser une dialyse. Chacune possède ses avantages et ses inconvénients, ce sont l’hémodialyse et la dialyse péritonéale.

L’hémodialyse

Dans l’hémodialyse, le sang est prélevé d’une veine du bras. Ce sang est filtré ensuite par une machine appelée rein artificiel ou dialyseur. Lorsqu’il est « lavé des toxines », le sang vous est réinjecté.

Ce mécanisme impose de pouvoir prélever et réinjecter le sang avec un débit important. L’hémodialyse nécessite donc la confection d’une fistule artérioveineuse. Il s’agit d’une opération chirurgicale au cours de laquelle on branche une artère sur la veine choisie pour la dialyse, afin d’augmenter son débit, et de permettre le fonctionnement de la machine. Comme son débit augmente, le calibre de la veine augmente, sa paroi s’épaissit, et elle devient visible sous la peau.

Dans la plupart des cas, l’opération est réalisée sous anesthésie locale au niveau du bras concerné. Après l’opération, la personne est maintenue en observation pour une durée d’au moins 24 heures. Il faut ensuite plusieurs semaines à la fistule pour se développer correctement, et permettre l’hémodialyse.

Une fois que la fistule est fonctionnelle, les séances d’hémodialyse peuvent commencer. Elles se déroulent dans des établissements médicaux. Le rythme le plus fréquent pour l’hémodialyse est de trois fois par semaine. Chaque séance dure en général entre 4h et 5h.

La dialyse péritonéale

Dans cette technique, le sang est filtré à travers la paroi de l’abdomen, grâce au péritoine — d’où le nom de la technique : péritonéale. Par l’intermédiaire d’un tuyau installé chirurgicalement au niveau du nombril, on introduit quatre à six fois par jour un liquide appelé dialysat. Celui-ci entre en contact avec le sang et permet de le purifier à travers le péritoine. La dialyse péritonéale est le plus souvent réalisée à domicile, avec le soutien d’un(e) infirmier(e) si besoin, mais elle peut aussi être réalisée par le malade lui-même, ce qui lui permet de gérer sa dialyse en fonction de son emploi du temps.

LE MOT : PÉRITOINE

Le péritoine est une membrane très fine et solide qui recouvre la cavité abdominale. Il maintient et protège les organes qu’il contient : foie, estomac, intestin, etc. Son autre fonction est de permettre leur glissement, notamment celui des viscères lors de la digestion. Le péritoine est constitué de deux feuillets, collés l’un à l’autre mais distincts.

Il est donc possible d’introduire un liquide entre ces deux feuillets, qui ont l’avantage de présenter une surface importante, et d’être très bien vascularisés. Ils sont donc idéaux pour servir à la filtration sanguine. C’est pour ces raisons que le dialysat, le liquide utilisé pour la dialyse, est introduit à cet endroit.

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La dialyse rénale : c’est votre choix !

Les deux modes de dialyse produisent sensiblement les mêmes effets. Ils sont aussi efficaces l’un que l’autre, et il n’existe qu’assez peu de contre-indications, si bien qu’il revient souvent au malade de choisir la solution qu’il préfère.

En fonction des avantages et des inconvénients de chaque technique, vous pourrez déterminer avec votre médecin celle qui correspond le mieux à vos préférences. Bien vivre sa dialyse, c’est possible ! Quel que soit votre choix, avec un peu d’organisation, il vous sera facile d’intégrer les rendez-vous réguliers ou les contraintes matérielles dans votre mode de vie.

Si vous êtes toujours en activité professionnelle, il est recommandé de prévoir à l’avance les éventuelles modifications dans votre rythme de travail du fait des séances de dialyse. Nous vous invitons à vous renseigner auprès du personnel de santé et des assistantes sociales afin d’assurer une bonne coordination entre vos moments de dialyse, votre employeur, l’Assurance Maladie et la médecine du travail.

Pour aller plus loin

Renaloo est une association de patients et de proches de patients atteints de maladies rénales, dialysés ou ayant bénéficié d’une greffe. Connue pour la publication d’un site internet régulièrement mis à jour, riche en informations et témoignages, Renaloo a également édité une brochure traitant en une vingtaine de pages des différents aspects de la vie d’un dialysé.

Elle s’intitule Acteur de sa dialyse, acteur de sa vie : le choix de l’autonomieVous pouvez la télécharger ici.

Sources

Acteur de sa dialyse, acteur de sa vie – Association Renaloo 

Vivre avec une maladie des reins – L.I.E.N

Tous nos articles sont rédigés avec l’aide de professionnels de santé de La Réunion.