Les tests pour dépister le coronavirus, ou Covid-19, existent et sont utilisés entre autre pour contribuer à empêcher la propagation du virus. Plusieurs types de tests existent, les PCR qui comprennent notamment les tests salivaires dont la Haute Autorité de Santé a autorisé l’utilisation depuis le 18 septembre 2020, et les tests immunologiques.

Il existe deux types de tests pour dépister la Covid-19.

  • L’un va permettre de vérifier directement la présence du virus dans l’organisme en prélevant un échantillon dans la gorge d’une personne. Il s’agit du test PCR, qui peut être réalisés grâce à un écouvillonnage naso-pharyngé ou un test salivaire.
  • L’autre va plutôt vérifier la présence du virus de manière indirecte, en cherchant les anticorps produits par notre organisme pour lutter contre le virus. Il s’agit du test immunologique. Il nécessite une analyse de sang. Les “tests rapides” entrent dans cette catégorie.

Les tests dits PCR montrent la présence du virus dans l’organisme de la personne

  • Ils sont pratiqués à l’aide d’un instrument appelé “écouvillon” introduit au fond de la gorge du patient.
  • Dans les voies respiratoires la présence du virus peut être détectée, en moyenne, 1 à 2 jours avant l’apparition des symptômes et jusqu’à deux semaines après.
  • Il faut savoir que la durée d’incubation de la maladie, c’est-à-dire le temps entre le moment où le virus nous contamine et celui où les premiers symptômes se font sentir, est de de 3 à 14 jours. Parfois, cette incubation peut durer jusqu’à 3 semaines. Il est donc difficile de savoir dans quelle phase on se trouve lorsqu’on réalise des examens chez une personne qui ne présente pas de symptômes.
  • Ils ne peuvent être réalisés qu’en laboratoire. Ils ne sont pas totalement fiables. Il semble qu’ils présentent encore entre 20 et 40% de faux négatifs. Dans ces cas-là, ils indiquent que la personne testée n’est pas contaminée alors qu’elle l’est. Cela dépend de la qualité du prélèvement et de la phase de la maladie au moment de la réalisation du test.
  • Combien de temps pour avoir les résultats ? En théorie, autour de 4 heures. En pratique, cela peut prendre plusieurs heures, voir 2 à 3 jours à cause du grand nombre de demandes actuellement.
  • Pour qui sont ces tests ? En France, ils sont actuellement réservés à certains cas et uniquement sur prescription médicale.
  • Depuis le 18 septembre, la Haute Autorité de Santé (HAS) autorise les tests salivaires. “Leur intérêt est de faciliter les prélèvements, de réduire les risques de contamination du personnel soignant et d’être moins désagréables pour les patients. Les données disponibles montrent que le prélèvement salivaire est un peu moins sensible que le prélèvement nasopharyngé (réalisé grâce à un écouvillon inséré dans le fond de la gorge) pour détecter le virus chez les personnes symptomatiques. Etant donné leur meilleure acceptabilité, la HAS est favorable à leur recours et leur remboursement, en l’orientant de préférence vers les personnes qui présentent des symptômes et pour lesquelles le prélèvement nasopharyngé est difficile voire impossible. En revanche, elle ne les recommande pas pour les personnes asymptomatiques (sans symptôme), chez qui ils sont très peu performants.” Pour le faire, il “suffit ” de “cracher dans un tube”. Il “peut donc être réalisé en cabinet de médecine générale ‘voire chez soi) puis de l’apporter au laboratoire.

Attention

L’utilisation de tests salivaires ne change en rien la technique de recherche du virus et donc le temps de récupération des résultats; cela vise juste à permettre de réduire les files d’attentes devant les laboratoires.

Les test Immunologiques permettent de détecter les anticorps de la Covid-19

  • Ces tests identifient la présence dans le sang d’anticorps* dirigés contre le Coronavirus. Cela signifie que la personne a été exposée au virus. Attention, cela ne signifie pas qu’elle n’est plus contagieuse !
  • Ce n’est qu’environ 10 jours après le début des symptômes que ces tests donnent une réelle indication sur l’exposition d’une personne au virus. En effet, il faut quelque jours au système immunitaire pour réagir au virus et secréter des anticorps : ce sont eux qui combattent le virus*. Avant ce délai, les tests immunologiques ont de grande chance de s’avérer inefficaces. C’est entre le 11e et le 24e jour après le début des symptômes qu’ils sont le plus efficaces.
  • Deux types de tests immunologiques existent :
    • Les tests réalisés en laboratoire par prise de sang (technique dite ELISA)
    • Les tests plus récents, dits rapides, dont on obtient les résultats en 10 à 20 min après prélèvement d’une goutte de sang sur le doigt (comme pour la glycémie). Il existe les TDR (tests de diagnostique rapide), examens de biologie médicale, réalisés en laboratoire ; et les TROD (Test rapide d’orientation diagnostique), réalisables dans davantage de lieux et par tout professionnel de santé (médecins, sages-femmes, infirmier(e)spharmaciens

Attention

La HAS rappelle que

Quel que soit le test sérologique, il subsiste pour l’instant une incertitude : la présence d’anticorps garantit-elle une protection, une immunité, contre le virus (et si c’est le cas, sous quelles conditions et pour combien de temps) ? Le recul ne permet pas à ce jour de l’affirmer avec certitude. C’est pourquoi, dans l’état actuel des connaissances, ces tests n’ont pas encore de place dans l’identification des personnes protégées contre le virus.”

  • Dans quels cas sont-ils utilisés ?

La HAS (Haute Autorité de santé) a émis la semaine dernière un avis sur la place des tests sérologiques pour la détection des anticorps dirigés contre le SARS-CoV-2 dans la stratégie de dépistage du COVID-19.

Elle recommande :

  • l’utilisation des TDR (test diagnostique rapide) en laboratoire d’analyse de biologie médicale, sur prescription médicale :
    • pour le diagnostic de rattrapage de patients symptomatiques en cas de test virologique négatif et en présence de symptômes évocateurs de COVID-19,
    • pour le diagnostic des personnels soignants ou d’établissements d’hébergement collectif qui ont été en contact avec le virus ;
    • pour les enquêtes épidémiologiques, c’est à dire qu’à un moment donné, une certaines partie de la population devrait etre tésté afin de voir quel pourcentage de la population est immunisé contre le Covid-19 ;
  • l’utilisation des TROD (test rapide d’orientation diagnostique) par les médecins, les sages-femmes, les infirmiers et les pharmaciens d’officine :
    • pour les personnels soignants et d’hébergement collectif ;
    • pour les patients symptomatiques sans signes de gravité s’ils présentent des difficultés d’accès à un laboratoire de biologie médicale.

Un résultat positif obtenu par TROD doit être confirmé en laboratoire par un test sérologique ELISA ou un TDR.

Concernant les autotests utilisables par les patients eux-mêmes, la HAS estime prématuré de recommander leur utilisation pour les raisons suivantes :

  • manque de données sur les performances, notamment la fiabilité (il existe en effet près de 250 laboratoires ayant développé ces tests, tous ne sont pas fiable, ni homologués);
  • difficultés de lecture et d’interprétation du résultat par le patient, avec un risque de poser un diagnostic erroné.

Sources

La HAS se prononce sur les tests sérologiques rapides – TDR, TROD, autotests – dans la lutte contre le COVID-19 –  has-sante.fr

Cahier des charges définissant les modalités d’évaluation des performances des tests sérologiques détectant les anticorps dirigés contre le SARS-CoV-2  – has-sante.fr

Persistance et efficacité des anticorps neutralisants contre le SARS-CoV-2 : état des connaissances et leçons des autres coronavirus humains – vidal.fr

Long QX, Deng HJ, Chen J et al. « Antibody responses to SARS-CoV-2 in COVID-19 patients: the perspective application of serological tests in clinical practice. » MedRxiv, 20 mars 2020 – medRxiv

Wölfel R, Corman VM, Guggemos W et al. « Virological assessment of hospitalized patients with COVID-2019. » Nature. 2020 Apr 1

Covid-19 : les tests salivaires peuvent compléter les tests nasopharyngés chez les personnes symptomatiques – has-sante.fr

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Tous nos articles sont rédigés avec l’aide de professionnels de santé de La Réunion.