Depuis quelques années, La Réunion est confrontée à une augmentation de la consommation de cocaïne sur le territoire : plus de 200 personnes admises en service d’addictologie et plus de 87,50% de saisies à la douane entre 2022 et 2024*. Brice Picard, infirmier en addictologie à La Réunion, revient sur les risques et les dangers de la dépendance.
De quoi est composée la cocaïne ?
La cocaïne est issue d’un alcaloïde qui provient de la feuille de coca. Ce dernier est transformé grâce à un procédé chimique et à l’ajout de produits variés comme le kérosène, l’acide sulfurique, la chaux et bien d’autres. Il est ensuite réduit en poudre et coupé avec des médicaments, des stimulants, ou encore du sucre, du talc, de la farine… Initialement la cocaïne est déjà toxique, mais avec l’ajout de produits de coupe, elle est encore plus nocive.
Quels sont les risques et effets secondaires ?
Parmi les effets secondaires les plus importants, on note la réduction de l’appétit, la fatigue, l’insomnie, l’irritabilité, les douleurs thoraciques, l’hyperactivité et l’augmentation de la température corporelle.
A long terme, on peut observer un risque d’AVC, le développement de troubles cognitifs (perte de mémoire, difficulté à la concentration..) ou encore l’apparition de troubles psychiatriques (dépression, psychose, voire de la paranoïa). Des problèmes respiratoires peuvent également apparaître, ou encore des lésions au niveau des reins et des troubles de l’érection.
Quand la cocaïne est sniffée, une perforation de la cloison nasale peut intervenir.
Peut-on être dépendant de la cocaïne ?
La cocaïne entraîne un risque de dépendance. En cause, une interaction entre le produit et les neurotransmetteurs qui procurent une sensation de bien-être et une stimulation au niveau du corps. Une fois ses effets dissipés, elle va laisser place à ce que l’on appelle les « symptômes de la redescente » : irritabilité, fatigue, trouble de l’humeur et nouvelle envie de consommer.
Pour éviter ces symptômes, le consommateur va être tenté de consommer à nouveau de la cocaïne. C’est à ce moment-là que s’installe le cercle vicieux où la consommation ne se fait plus pour ressentir du plaisir mais pour éviter les symptômes de manque.
A qui demander de l’aide ?
Face à l’addiction, il est essentiel de se faire aider. N’hésitez pas à vous rapprocher des centres d’addictologies des hôpitaux de l’île, des CSAPA (Centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie), ou des CJC (Consultations Jeunes Consommateurs).
Pour en savoir plus : Alcool, Tabac et addictions à La Réunion : Qui peut m’aider ?
Sources
*Agence Régionale de Santé de La Réunion – Campagne de prévention : Lutte contre la cocaïne | lareunion.ars.sante.fr
Tous nos articles sont rédigés avec l’aide de professionnels de santé de La Réunion.
