De plus en plus de fumeurs sont des fumeuses, il n’est alors pas étonnant de constater que les maladies respiratoires associées au tabac touchent de plus en plus de femmes. C’est le cas de la BPCO.

MAIS D’ABORD, LA BPCO, kesako ?

La Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive est une maladie chronique des voies respiratoires. Les bronches souffrent d’inflammation et d’encombrement. Leurs parois s’irritent et gonflent, elles se chargent de sécrétions trop nombreuses ou trop épaisses. Résultat : l’air a de moins en moins de place pour circuler vers les poumons ou pour en ressortir. La respiration est de plus en plus difficile. La BPCO est une maladie qui s’installe progressivement. Elle débute par une toux, une expectoration matinale, s’installe ensuite un essoufflement à l’effort, puis au repos, pouvant gêner les gestes de la vie courante. Selon la Fédération Française de Pneumologie, le tabac est la cause la plus fréquente de la BPCO.

À l’occasion du Moi(s) sans tabac et alors que la journée mondiale contre la BPCO tombait le 15 novembre, un tour de la question s’impose.

LES FEMMES ET LA BPCO

Il y a 20 ans, la proportion des femmes atteintes de la maladie était d’environ 20%. Elle est aujourd’hui de 40% en France. Et le nombre de femme atteintes de BPCO augmente de manière constante chaque année, battant ainsi en brèche l’idée selon laquelle la BPCO est une maladie réservée aux fumeurs d’âge mûr. Mais pour le moment, difficile d’avoir des données plus précises sur le sujet, les femmes étant sous représentées dans les études cliniques.

Les études existantes montrent pourtant que l’évolution de la maladie est plus rapide chez les femmes que chez les hommes et que la mortalité est plus élevée lorsqu’une femme est touchée. Notamment parce que les femmes sont plus sensibles aux sources d’exposition de la BPCO. Il en va ainsi pour le tabac : les femmes ont une susceptibilité supérieure à ce toxique*.

LA BPCO À LA RÉUNION

À la Réunion, les hommes sont toujours plus diagnostiqués que les femmes. Parmi les 115 nouvelles admissions en Affection de longue durée pour BPCO chaque année (sur la période 2012-2014), près des trois quart de ces admissions concernent des hommes**. À noter également, le taux régional d’admission en affection longue durée pour BPCO est inférieur à la Métropole pour les femmes, mais légèrement supérieur pour les hommes.

CE QU’IL FAUT RETENIR

« Même si [les femmes] considèrent qu’elles n’ont pas beaucoup fumé, elles doivent être consciente du fait qu’elles peuvent avoir une maladie respiratoire qui s’appelle la BPCO. […] Dès l’instant où l’on fume, quelle que soit la quantité de tabac, […] on peut avoir une maladie respiratoire, qui plus est quand on est une femme, donc plus réactive » met en garde Chantal Raherison, pneumologue au CHU de Bordeaux et épidémiologiste.

La BPCO, on a pas fini d’en parler : avec 17 500 morts par an, la BPCO sera en 2030 la troisième cause de mortalité dans le monde.

Tous nos articles sont rédigés avec l’aide de professionnels de santé de La Réunion.